Après avoir paisiblement parcouru plus de 6 000 kilomètres au Canada il y a un an et visité une partie de l'Allemagne et des Pays-Bas, hitchBOT, un robot autostoppeur, n'a pu parcourir que 480 kilomètres aux États-Unis, avant d'être démembré par un vandale.

Une fin de parcours tragique, samedi 1er août, dans le centre-ville de Philadelphie (est), pour un robot fait de bric et de broc, conçu au Canada par des chercheurs de l'université Ryerson de Toronto pour découvrir si les robots pouvaient faire confiance aux humains.

Les chercheurs disent n'avoir "aucune intention" de porter plainte "ou de retrouver les gens qui ont vandalisé hitchBOT", dont l'assemblage, fait de pièces trouvées dans des quincailleries et autres magasins non-spécialisés, avait coûté environ 1 000 dollars.

Apparemment rassurés par l'apparence sympathique et la politesse du petit robot, les automobilistes lui faisaient confiance et avaient jusque-là pris sans rechigner hitchBOT en stop, immortalisant ce moment spécial par de nombreuses photos partagées sur les réseaux sociaux. Son compte Twitter @hitchBOT compte plus de 60 000 abonnés.

Une fois à bord de la voiture, hitchBot prévenait qu'il pouvait avoir un moment passager de fatigue et que le conducteur pourrait facilement le requinquer en le branchant sur la prise de l'allume-cigare. Il en avait besoin pour illuminer son sourire fait de petites diodes rouges et surtout pour participer aux conversations de ses hôtes, qui l'assaillaient de questions.

"Mon amour pour les humains ne s'éteindra jamais"

Peu avant sa "mort", samedi, hitchBOT confiait rêver de sa prochaine destination, la Californie, qu'il ne verra finalement pas avant un moment. Deux jeunes automobilistes avaient peu après posté sur Twitter un "selfie" montrant le robot assis sur leur siège arrière, ses yeux lumineux rouge allumés.

"Oh, mon corps a été endommagé", a confié le robot sur son site. "J'imagine que, parfois, de mauvaises choses arrivent aux gentils robots ! Mon voyage doit prendre fin pour le moment mais mon amour pour les humains ne s'éteindra jamais", a-t-il poursuivi. Couché sur le flanc dans des feuilles mortes, les deux bras arrachés mais ses célèbres bottes jaunes en plastique toujours aux pieds, il a été retrouvé dans une rue de Philadelphie, selon une photo circulant sur Internet.

Si aucune plainte n'a été déposée, a précisé la police, indiquant qu'elle n'ouvrirait pas d'enquête, un collectif technologique, The Hacktory, envisage de remettre le robot sur pieds. "Si nous avons l'aval des créateurs pour réparer ou remplacer des pièces de hitchBOT, nous serions heureux de le faire (...) nous pourrions aussi construire un hitchBOT2 qui partirait dans son propre voyage", ont-ils écrit sur leur blog.

Les inventeurs du robot ont adopté un ton plus apaisant pour tenter de consoler ses admirateurs qui se sont offusqués sur les réseaux sociaux. "Nous savons que de nombreux fans de hitchBOT vont être déçus mais nous voulons leur assurer que cette superbe expérience n'est pas terminée", ont-ils écrit sur leur site.

Avec AFP