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L'attaquant portugais de Manchester United, Cristiano Ronaldo, a remporté mardi le Ballon d'Or 2008 à l'issue du vote d'un jury international de journalistes organisé par le magazine "France Football". Il succède au Brésilien Kaka.

"Je suis le premier, le deuxième et le troisième meilleur joueur du monde." Ainsi parlait Cristiano Ronaldo il y a encore quelques jours. Narcissique, le 53e Ballon d’Or de France Football ? Sans doute. Mais cet impudent jugement de valeur est davantage le reflet de l’extravagante et imprudente personnalité du jeune attaquant de Manchester United, âgé de 23 ans. Car Ronaldo est aussi talent, génie, inventivité, explosivité. Et régularité.

Une star si près des étoiles

Tant de qualités réunies chez un même joueur ? Demandez donc à Sir Alex Ferguson pourquoi il a mis tout son poids dans la balance pour s’opposer de manière particulièrement énergique au départ de son virtuose portugais au Real Madrid, qui proposait au club mancunien 80 millions d’euros.

Interrogeons, plus simplement, les statistiques. Depuis son arrivée à Manchester en août 2003, Ronaldo a inscrit 101 buts sous ses nouvelles couleurs, toutes compétitions confondues. Pour la seule saison de 2006/2007, il marque 23 buts et délivre plus d’une vingtaine de passes décisives. Il est élu meilleur joueur et meilleur jeune du Premiership, le Championnat d’Angleterre. Mais il est loin du niveau du Brésilien Kaka, dont il est le dauphin au classement Ballon d’Or.

En 2007/2008, le Portugais passe la vitesse supérieure. Il termine meilleur buteur du championnat avec 31 réalisations et meilleur buteur de la Ligue des Champions avec 8 buts. Il y remporte également le titre de meilleur joueur. Pour l’exercice en cours, il en est déjà à huit banderilles, quatre de moins que Nicolas Anelka, mais la saison est loin d’être terminée. Voilà pourquoi Ferguson a mis un point d’honneur à retenir Ronaldo dans son effectif, ce qu’il n’avait pas fait avec David Beckham en son temps.  

Onze ans et déjà l’exil

Le génie de Cristiano Ronaldo s’est révélé très tôt. Né le 5 février 1985 à Funchal, capitale de l’île de Madère, dans l’océan Atlantique, il débarque à Lisbonne à l’âge de 11 ans pour intégrer le centre de formation du Sporting de Lisbonne. Il débute avec le groupe professionnel six ans plus tard sous la houlette du Roumain László Bölöni.

Un soir du mois d’août 2003, le Sporting reçoit Manchester United pour un match amical à l’occasion de l’inauguration de son nouveau stade, Alvalade XXI. Le jeune Ronaldo en profite pour impressionner les stars mancuniennes et leur coach. La prestation haut de gamme du lutin lisboète efface le lustre des adversaires d’en face et permet à son équipe de l’emporter 3-1.

Dans l’avion qui les ramène en Angleterre, les "Red Devils" supplient Alex Ferguson de recruter leur bourreau. Six jours plus tard, Cristiano Ronaldo signe un contrat de 18 millions d’euros et devient un "diable rouge". Il joue son premier match avec Manchester quatre jours après face à Bolton, avec le numéro 7. Avant lui, des joueurs emblématiques de Manchester avaient porté ce numéro fétiche. Parmi eux : George Best, Eric Cantona et David Beckham.

Deuxième en 2007, premier en 2008

A 18 ans, Cristiano Ronaldo débarque à Old Trafford avec un statut de "star montante". Il a tout à prouver mais son entraîneur le couve et le protège. Après une période d’apprentissage d’un an, il gravit les échelons et prend du galon. Sur le terrain, le caractère fougueux du Portugais fait autant de dégâts que son génie.

Son talent se révèle néanmoins au fil des journées, jusqu’à la saison 2006/2007, où l’international lusitanien laisse exploser son potentiel. De star footballistique, Ronaldo devient vite une icône publicitaire. Ses revenus publicitaires en 2008 sont estimés à 8 millions d’euros. Moins que Beckham, Ronaldinho ou Messi cependant.

Mais le Ballon d’Or, il l’a bien mérité. Qui mieux que l’Argentin Lionel Messi, deuxième au classement du prestigieux prix, pour lui dérouler le tapis rouge ? "Je voterais pour Cristiano Ronaldo qui a gagné les deux titres les plus importants de la saison : la Ligue des Champions et la Premier League", avait proclamé le virevoltant attaquant du FC Barcelone des semaines avant l’annonce des résultats. Entre artistes, on se comprend.