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Environ 2 000 migrants ont "tenté d'entrer" sur le site d’Eurotunnel, selon le groupe

Quelque 2 000 migrants tentant de gagner le Royaume-Uni ont été refoulés du site du tunnel sous la Manche dans la nuit de lundi à mardi, a affirmé le groupe Eurotunnel. Un chiffre nuancé par des sources policières.

Environ 2 000 migrants ont "tenté de rentrer" sur le site du tunnel sous la Manche dans la nuit de lundi à mardi, la plus importante tentative depuis plus d'un mois et demi, a affirmé mardi 28 juillet le groupe Eurotunnel.

"Il y a eu une tentative de près de 2 000 migrants, mais ils ont été refoulés", a indiqué de son côté le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, en déplacement à Londres pour y rencontrer son homologue britannique Theresa May. "Il y a eu des interpellations et cela s'est passé sans drame", a-t-il ajouté.

"C'est la tentative d'intrusion la plus importante depuis un mois et demi", date à laquelle le port de Calais a vu sa sécurité renforcée, incitant les migrants à tenter leur chance sur le site du tunnel, a déclaré un porte-parole d'Eurotunnel.

Tentatives régulières

"Tout notre personnel de sécurité, c'est à dire près de 200 personnes, ainsi que les forces de l'ordre étaient sollicités" pour empêcher les intrusions sur le site, qui se sont déroulées "entre minuit et 6 heures du matin", a précisé le porte-parole, indiquant que "le service a été très perturbé toute la journée".

La préfecture a quant à elle précisé que 200 migrants avaient été interpellés, six blessés et que peu d'entre eux avaient pu se rendre jusqu'aux quais, où ils tentaient d’embarquer sur les navettes maritimes.

>> À lire sur France 24 : "Londres veut créer une "zone de sécurité" à Calais pour lutter contre l'immigration"

Des sources policières ont pour leur part nuancé la version d’Eurotunnel. "Il y a des tentatives régulières d'intrusion par ces petits groupes, qui sont repoussés, mais il est inexact de dire qu'il y a eu au même moment 2 000 migrants", ont-elles indiqué à l'AFP.

Le 22 juillet, Eurotunnel avait demandé une indemnisation de 9,7 millions d'euros aux gouvernements français et britannique, pour compenser ses dépenses et pertes d'exploitation liées à l'afflux de migrants. Les autorités britanniques, qui ont déjà déboursé 4,7 millions d'euros pour la construction de barrières visant à sécuriser les accès des plateformes et du terminal, ont annoncé mardi une rallonge de 10 millions d'euros.
"Pas de possibilité de traverser la Manche"
Alors que, ces derniers mois, la crise des migrants a détérioré les relations entre la France et le Royaume-Uni, qui s’accusent mutuellement d’échouer à régler le problème, Bernard Cazeneuve et Theresa May ont affiché leur pleine collaboration en la matière, mardi. "Les gouvernements français et britanniques travaillent en étroite collaboration sur ce sujet qui affecte nos deux pays", a déclaré Theresa May, lors d’un sommet à Londres.
 
"Avec nos homologues britanniques, nos partenaires britanniques, nous finançons un certain nombre d'infrastructures de sécurité, notamment de transport, pour bien dissuader les migrants de venir à Calais. Il faut qu'ils sachent qu'il n'y a pas de possibilité de traverser la mer de la Manche et que nous agirons ensemble pour que cela soit compris", a quant à lui annoncé Bernard Cazeneuve, affirmant vouloir s’attaquer aux filières d'immigration irrégulières.
 
Début juin, une "sécurisation" renforcée du port de Calais a été mise en place. Barricades et fils barbelés dissuadent de nombreux migrants dans leurs tentatives de se cacher dans des camions en route pour le port. Les clandestins en quête de l'eldorado britannique se tournent donc de plus en plus vers le tunnel sous la Manche. Depuis cette date, huit migrants ont déjà perdu la vie à l'intérieur du site ou en tentant de s'y rendre.
 
Selon le dernier décompte officiel, début juillet, environ 3 000 migrants, essentiellement érythréens, éthiopiens, soudanais et afghans, qui cherchent à gagner le Royaume-Uni, sont recensés dans la région de Calais.
Avec AFP