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Démission d'un lord britannique impliqué dans un scandale de cocaïne et prostituées

Filmé en train de prendre de la cocaïne avec des prostituées, le Britannique John Sewel, rebaptisé "Lord Coke", a annoncé mardi qu'il quittait la Chambre des lords. Marié et âgé de 69 ans, il était membre à vie du Parlement.

Cocaïne, prostituées et Chambre des lords ne font pas bon ménage. Après la diffusion de photos et de vidéos de John Sewel consommant de la cocaïne avec des prostituées, le lord britannique s’est résolu à démissionner de la prestigieuse chambre haute du Parlement britannique, dimanche 28 juillet. Une décision prise deux jours après le début du scandale.

"J'ai écrit aujourd'hui au greffier du Parlement pour mettre un terme à ma qualité de membre de la Chambre des lords", a indiqué cet homme marié de 69 ans dans un communiqué. "Je servirai mieux la Chambre des lords en la quittant […] J'espère que ma décision va [...] aider à réparer les dommages que j'ai causés à une institution qui me tient à cœur", a ajouté John Sewel, rebaptisé "Lord Coke" par "The Sun".

Ce quotidien, le plus vendu du Royaume-Uni, avait publié dimanche 26 juillet des images choc de l’ancien sous-secrétaire d'État de Tony Blair à moitié nu en train de sniffer de la cocaïne étalée sur la poitrine d'une prostituée. Sur ces images, on voit également cet Écossais qualifier le Premier ministre conservateur David Cameron de "Premier ministre le plus superficiel et le plus futile qu'il ait jamais eu".

Le scandale provoqué par la diffusion des clichés avait déjà poussé John Sewel, accablé de toutes parts, à quitter dimanche ses fonctions de président adjoint de la Chambre des lords qui lui valaient une rémunération annuelle de 82 000 livres (115 000 euros).

Dans son communiqué, il a néanmoins déclaré ne pas être certain que son comportement constitue une infraction au code de conduite de la Chambre. Ironie de l’histoire : Lord Sewel présidait la commission de l’immunité et de la tenue, chargée de mettre en œuvre les règles de bonne conduite, de prévenir les conflits d’intérêt et de vérifier le bon usage des indemnités parlementaires.

La Chambre des lords, une institution "boursouflée"

Nommé par la reine, John Sewel était l'un des membres à vie de la Chambre des lords qui compte 783 membres dont des lords à vie, des membres héréditaires issus de la noblesse et du clergé de l'Église d'Angleterre. Cette institution a perdu du pouvoir au fil des ans et joue aujourd'hui un rôle nettement moins important que la chambre basse du Parlement, la Chambre des communes, dont les membres sont élus tous les cinq ans.

Face à l'indignation soulevée, John Sewel courait le risque de devenir le premier lord à être exclu du Parlement, selon les nouvelles règles qu'il avait lui-même contribué à introduire. Auparavant, seule la reine pouvait démettre un lord.

La baronne Tina Stowell, qui est à la tête de la Chambre des lords, a salué sa démission. "Pour que la Chambre des lords mérite la confiance du public, nous devons tous respecter les privilèges qui découlent du fait d'être lord et reconnaître que - parce que nous ne sommes pas élus - il est particulièrement important que nous respections les règles que le public est en droit d'attendre et que nous agissions promptement quand nous échouons" à le faire, a fait valoir cette ministre chargée des relations avec la Chambre.

Mardi, plusieurs journaux britanniques ainsi que des personnalités politiques ont profité de cette affaire pour affirmer qu’il était temps de réformer la Chambre des lords. Cette institution est "boursouflée" et devrait voir le nombre de ses membres réduit, a ainsi estimé le "Times", dénonçant "une Chambre non élue avec des pratiques ésotériques et une moyenne d'âge de 70 ans".

Toutefois, David Cameron, en déplacement en Asie, a de son côté écarté mardi tout changement majeur au sein de la chambre haute, affirmant qu'il n'y avait "pas de raisons de repartir une nouvelle fois sur cette voie". Le Premier ministre s'apprête au contraire à nommer une série de nouveaux lords afin d'y disposer d'une majorité en sa faveur.

Avec AFP