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Nouvelles frappes de la Turquie sur des territoires du PKK en Irak et Syrie

La Turquie a mené des attaques aériennes contre des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan(PKK) dans le nord de l'Irak dimanche soir et en Syrie lundi matin.

Les actions de la Turquie s’intensifient contre le PKK. Ankara a mené des raids pour frapper des cibles du Parti des travailleurs du Kurdistan à Hakurk, dans le nord de l'Irak, dimanche soir selon des sources gouvernementales turques. Puis de nouvelles frappes ont visé lundi 27 juillet au matin le village de Zor Maghar dans le nord de la Syrie, tenu par les forces kurdes, faisant au moins quatre blessés parmi les combattants.

Les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) ont exhorté lundi matin Ankara à cesser ce qu'ils qualifient "d'agression" sur leurs positions.

Ces raids aériens interviennent après l'explosion dans la nuit de samedi à dimanche d'une voiture piégée au passage d'un véhicule militaire sur une route près de Diyarbakir, qui a tué deux soldats turcs et en a blessé quatre autres.

Un communiqué de l'armée a imputé cet attentat aux séparatistes du PKK et a entraîné l’arrestation de six personnes, selon la presse turque.

La violence a également touché la capitale économique du pays, Istanbul, où un policier a été abattu dimanche dans le quartier de Gazi, secoué depuis trois jours par de nombreuses manifestations qui font suite à la mort d'un militant d'extrême gauche.

Réunion à l’OTAN mardi

Les autorités turques ont accentué la semaine dernière leurs opérations contre les militants kurdes, parallèlement aux frappes contre les djihadistes de l'organisation de l'État islamique (EI).

Samedi, des avions de chasse turcs et des forces au sol avaient visé des djihadistes de l'EI en Syrie et des camps du PKK en Irak, Ankara voulant créer une "zone de sécurité" à ses frontières.

>> À lire sur France 24 : "Le PKK estime que la Turquie a rompu le cessez-le-feu"

Ces raids fragilisent encore les discussions de paix entamées en 2012 avec les séparatistes du PKK pour tenter de mettre fin à un conflit qui a fait plus de 40 000 morts en trente ans.

La Turquie a par ailleurs demandé la tenue d'une réunion extraordinaire de l'Otan mardi pour discuter de sa sécurité.

Changement de stratégie pour Davutoglu

La Turquie poursuivra ses opérations militaires tant qu'elle se sentira menacée, a averti samedi le Premier ministre Ahmet Davutoglu. "Ces opérations ne sont pas des opérations ponctuelles et continueront tant que des menaces viseront la Turquie", a-t-il affirmé.

Le sécrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, mais également la chancelière allemande Angela Merkel ont apporté leur soutien à Ahmet Davutoglu dans la lutte contre le terrorisme, tout en l’appelant à ne pas renoncer aux négociations de paix avec le PKK.

Ce changement de stratégie fait suite à l'attentat-suicide attribué à l'EI qui a fait 32 morts lundi dernier à Suruç, dans le sud-est de la Turquie, près de la frontière syrienne. De nombreuses victimes de cet attentat étaient kurdes, ce qui a déclenché une vague de violences dans cette région à majorité kurde.

De leur côté, les activistes kurdes accusent le président turc Recep Tayyip Erdogan et l'AKP, le parti islamo-conservateur qu'il a fondé, de soutenir secrètement l'EI contre les Kurdes syriens, ce que réfute Ankara.

Avec AFP