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Un grand pas vers la commercialisation d'un vaccin contre le paludisme

Un vaccin expérimental contre la malaria, le "Mosquirix", a reçu vendredi l'aval de l'Agence européenne du médicament. Une première dans le monde médical même si le sérum n'est, pour l'heure, que partiellement efficace.

C'est une grande première et une très bonne nouvelle. Vendredi 24 juillet, un vaccin contre le paludisme a reçu  un "avis favorable" de l'Agence européenne du médicament (EMA). Il s’appelle "Mosquirix" et a été créé par le géant pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK) pour protéger les enfants en bas âge, principalement en Afrique, très exposés à la maladie. C’est la première fois, qu'un vaccin a été conçu contre un parasite (Plasmodium falciparum, le parasite de la malaria) et non pas contre un virus ou une bactérie.

>> Focus : "La paludisme tue un enfant toutes les 30 secondes"

Cet "avis positif" ne signifie pas la commercialisation immédiate du sérum, mais constitue une très bonne nouvelle pour les malades, il est un premier feu vert avant l’obtention éventuelle d’une "recommandation" d’utilisation de l’organisation mondiale de la santé (OMS).

"Chaque année, environ 200 000 millions de personnes sont touchés par la malaria […] Ça fait trente ans que GSK essaie de développer ce vaccin [….] C’est la première fois qu’il existe un sérum contre un parasite", indique Elisabeth Van Damme, la responsable communication du groupe GSK à l’antenne de France 24.

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Un grand pas vers la commercialisation d'un vaccin contre le paludisme

"Une protection modeste"

GSK n’a pas l’intention de commercialiser son vaccin antipaludéen en Europe, mais en Afrique, dans les zones les plus endémiques. Chaque année, la malaria décime un demi million de personnes à travers la planète dont une grande majorité d’Africains.

Mais il faut rester prudent : pour l’heure, le Mosquirix n’est pas la panacée. "Ce vaccin démontre une efficacité [pour prévenir la maladie] jusqu’à 50 %", précise la responsable de GSK. Il ne concerne que les nouveau-nés âgés de 6 semaines à 17 mois et son efficacité diminue au bout d'un an, a rappelé l'EMA.

Une protection "modeste", selon l’EMA, donc, mais une protection tout de même.

Au moment de la publication de ces résultats, un spécialiste en médecine tropicale, Nick White (Mahidol University, Thaïlande), avait commenté : "Nous avons enfin un vaccin contre le paludisme qui marche, mais il ne marche pas aussi bien que l'on espérait au départ".

"À lui seul, le Mosquirix ne va pas éradiquer le paludisme"

"Se basant sur les résultats de l'étude test, le CHMP [Comité des médicaments à usage humain de l'EMA] a conclu que, malgré son efficacité limitée, le rapport bénéfices/risques du Mosquirix était favorable", a souligné vendredi l'Agence européenne basée à Londres.

GSK, qui a prévu de commercialiser le vaccin à "prix coûtant", sans réaliser de bénéfice, reconnaît que son produit ne constitue pas à lui tout seul une "réponse complète" contre la malaria.

Ce vaccin va représenter un "outil additionnel dans l'arsenal de guerre" contre la malaria (moustiquaires, insecticides…), a estimé de son côté le Dr Fatoumata Nafo-Traoré, directrice exécutive de l'organisation internationale contre le paludisme "Roll Back Malaria". "Pris isolément [...] le Mosquirix ne va pas éradiquer le paludisme".

Tous les jours, plus de 1 300 enfants meurent de malaria. Selon l'OMS, 627 000 personnes sont mortes en 2013 du paludisme, majoritairement en Afrique (90 %) et principalement des enfants de moins de 5 ans (82 %).

Avec AFP