
Les Mongols doivent élire leur président, ce dimanche. Le scrutin s'annonce serré entre le sortant, un ancien communiste, et l'ex-chef de file du parti démocrate. Les dernières élections législatives s'étaient soldées par des émeutes.
AFP - Les Mongols ont commencé à voter dimanche pour la présidentielle, un scrutin qui s'annonçait serré entre le sortant Nambaryn Enkhbayar, issu des anciens communistes, et l'ex-chef du parti des Démocrates, Tsakhiagiin Elbegdorj.
Il s'agit du premier scrutin depuis les législatives de 2008 qui avaient tourné à l'émeute et fait cinq morts après des accusations de fraudes par l'opposition.
En début de journée, l'affluence n'était pas forte dans les bureaux de la capitale Oulan Bator, a constaté l'AFP, alors que ce scrutin opposant deux candidats au programme proche et dont les partis forment une coalition au parlement ne passionne pas les 2,7 millions de Mongols.
Les premiers à voter, sous un ciel très bleu, étaient souvent des personnes assez âgées portant les manteaux traditionnels de soie, qui attendaient tranquillement leur tour devant les bureaux de vote.
Ouverts à 07H00 locales (23H00 GMT samedi), ceux-ci devaient fermer à 22HO0 (14H00 GMT). Les résultats pourraient être connus dimanche soir, ou plus probablement seulement lundi.
Elbegdorj, 46 ans, était donné favori, mais d'une très courte tête et a fait campagne sur le changement, et la lutte anticorruption et antipauvreté, tandis que Enkhbayar, 50 ans, issu du Parti populaire révolutionnaire mongol (PPRM, anciens communistes), a promis de "réunir les Mongols".
Les dernières élections dans ce pays pauvre coincé entre Chine et Russie qui a émergé de 70 ans de communisme en 1990, les législatives de juin 2008, s'étaient soldées par des émeutes et cinq morts, après que l'opposition -- Elbegdorj en tête -- eut dénoncé un scrutin "volé".
"J'espère qu'il n'y aura pas d'émeutes cette fois-ci", a déclaré Garda, un retraité de 75 ans qui, comme beaucoup de ses concitoyens n'utilise qu'un seul nom, et qui a décidé de voter pour Enkhbayar.
"Il a fait du bon boulot ces quatre dernières années et il a besoin de plus de temps pour finir ce qu'il a commencé", dit-il.
Mais pour Tseren, une femme d'affaires de 32 ans, il ne faut pas minimiser le risque de troubles.
"On devrait avoir des émeutes si Enkhbayar l'emporte, parce qu'il joue un sale jeu", dit-elle en se rendant à son bureau de vote du centre d'Oulan Bator, "je déteste Elbegdorj, mais il faut changer".
Pour la première fois et afin d'éviter les fraudes, les Mongols devaient présenter une carte d'électeur et leurs papiers d'identité.
Au total 27 équipes d'observateurs des Etats-Unis et de diverses agences internationales suivaient le déroulement du scrutin dans la capitale, a indiqué l'Asia Foundation, organisation indépendante.