Deux jours après l'attentat-suicide à Suruç, les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) affirment avoir tué en représailles deux policiers turcs qu'ils accusent d'avoir coopéré avec l'organisation de l'État islamique.
Les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont revendiqué mercredi 22 juillet le meurtre de deux policiers. Ces deux hommes, abattus d’une balle dans la tête, ont été tués en représailles après l’attentat-suicide perpétré lundi à Suruç, près de la frontière syrienne, et attribué à l’organisation de l’État islamique (EI).
"Le 22 juillet vers 6 h, une action punitive a été conduite (...) contre deux policiers qui coopéraient avec le gang de Daech (l'acronyme arabe de l'EI) à Ceylanpinar", s’est ainsi justifiée sur son site Internet la branche armée du PKK, les Forces de défense du peuple (HPG).
TURQUIE - 2 policiers turcs tués : Le PKK se venge de l’attentat de Suruç
De nombreux Turcs et des membres de l’opposition suspectent en effet le président Recep Tayyip Erdogan et son parti l’AKP de soutenir secrètement l’EI contre les combattants turcs en Syrie. Ces accusations ont cependant toujours été rejetées par le gouvernement. Ce dernier a engagé à l'automne 2012 des discussions de paix avec le PKK, qui mène depuis 1984 une rébellion ayant fait quelque 40 000 morts. Un cessez-le-feu proclamé par le PKK tient tant bien que mal depuis cette date mais les discussions n'ont pour l'heure pas abouti à un accord.
Un suspect identifié dans l'attaque de Suruç
L’attentat de Suruç a fait a fait au moins 32 morts et une centaine de blessés. Cette attaque a visé un groupe de jeunes militants de gauche partisans de la cause kurde qui souhaitaient traverser la frontière pour participer à la reconstruction de Kobané. Cette ville syrienne a été détruite par quatre mois d'intenses combats qui se sont soldés par la victoire des milices kurdes de Syrie sur les combattants jihadistes.
Deux jours après cet attentat, les autorités ont annoncé avoir identifié formellement l’auteur de l’attaque. "Nous confirmons sur la base des analyses génétiques pratiquées, que l'auteur de l'attaque est un homme de 20 ans originaire d'Adiyaman (sud-est de la Turquie)", a déclaré à l'AFP un responsable turc sous couvert de l'anonymat.
Avec AFP et Reuters