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La Grèce doit voter de nouvelles mesures d'austérité, un test pour Tsipras

Le Parlement grec doit voter mercredi un deuxième train de réformes exigé par ses créanciers. Si l’adoption du texte est quasiment assurée, le Premier ministre Alexis Tsipras risque de faire face à une nouvelle fronde dans les rangs de son parti.

Nouveau tour de vis pour la Grèce. Mercredi 22 juillet, le Parlement grec doit voter une deuxième salve de mesures réclamées par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) comme ultime condition au lancement des négociations pour le déblocage d’un nouveau plan d’aide. Le texte porte sur la justice civile et la transposition d'une directive européenne sur les banques.

>> À voir sur France 24 : "Plan d'aide européen à la Grèce : un défi impossible ?"

Plus techniques que les dernières réformes adoptées, ces mesures vont entre autres permettre d’accroître le pouvoir des banques : elles pourront désormais confisquer les résidences principales des foyers grecs qui ne seront pas en mesure de rembourser leurs dettes.

Ce nouveau train de réformes, qui doit être examiné en commission parlementaire dans la matinée et voté dans la soirée, devrait sans doute être adopté par une majorité des 300 députés. Mais une fois encore, grâce aux voix de l’opposition : une trentaine de députés Syriza, le parti de gauche radicale du chef du gouvernement, devraient voter contre.

Un défi politique pour Tsipras

Pour Alexis Tsipras, ce vote représente un nouveau défi politique : stopper l'érosion de sa majorité. Le premier projet de loi voté mercredi dernier, soit deux jours après la conclusion au forceps d'un accord entre la Grèce et ses créanciers, avait été largement adopté par 229 députés. Mais Alexis Tsipras avait perdu sa majorité absolue au Parlement. Parmi les 149 députés de Syriza, 39 ont fait défection, 32 ont voté non, 6 se sont abstenus et un était absent.

À Athènes, le Premier ministre s'est donc montré ferme mardi vis-à-vis des contestataires au sein de la gauche radicale. "Je lis des déclarations héroïques mais il n'y a aucune proposition alternative" au plan des créanciers, a-t-il lancé, selon une source gouvernementale.

Depuis le vote de la semaine dernière, il a procédé à un remaniement, écartant notamment les ministres ayant refusé de valider les premières mesures de l'accord avec les partenaires de la zone euro, qui prend pourtant le contre-pied de toutes les promesses faites par Syriza aux électeurs en arrivant au pouvoir en janvier.

Feu vert à de nouvelles discussions

Après le vote de ce texte, les discussions sur le lancement du troisième plan d'aide (plus de 80 milliards d'euros sur trois ans) devraient débuter avec la visite à Athènes des experts des créanciers internationaux.

Dans l'idéal, les discussions avec les créanciers devrait s'achever avant le 20 août, échéance d'un lourd remboursement à la Banque centrale européenne (BCE). Car les 7,16 milliards d'euros débloqués en urgence par l'UE ont déjà servi à payer deux arriérés dus au FMI et à la BCE. Un des principaux points d'achoppement des discussions à venir avec les créanciers sera d’ailleurs l'allègement de la dette grecque, qui atteint plus de 300 milliards d'euros (180 % du PIB).

Mardi soir, l'agence de notation Standard and Poor's a relevé de deux crans, à "CCC+" la note du pays, assorti d'une perspective "stable". Selon S&P, l'accord avec les créanciers a réduit le risque d'une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro, mais le danger d'un "Grexit" reste néanmoins "élevé".

Avec AFP