Conclusion, mardi, d'un vaste scandale de manipulation de comptes au sein du géant japonais Toshiba : le PDG Hisao Tanaka, ses deux prédécesseurs et cinq autres membres du conseil d'administration ont démissionné.
Hisao Tanaka n'est plus le PDG du géant japonais Toshiba. Il a démissionné, mardi 21 juillet, suite à la révélation d'une vaste manipulation de comptes sur plusieurs années au sein du groupe. Ses deux prédécesseurs, Norio Sasaki et Atsutoshi Nishida - qui avaient gardé des fonctions au sein de l'entreprise -, ainsi que cinq membres du conseil d'administration ont fait de même.
Ce grand ménage à la tête de Toshiba n'est pas une surprise. Les démissions étaient attendues depuis la publication, lundi, des conclusions d'un cabinet indépendant d'audit sur les comptes de la firme. Ce document révèle que le groupe a surestimé ses profits de 151,8 milliards de yen (1,12 milliard d'euros) entre 2008 et 2014.
Une manipulation des comptes qui consistait à minimiser les événements comptables négatifs. Cette pratique illégale a touché plusieurs branches de ce groupe tentaculaire comme le secteur des PC ou encore celui des semi-conducteurs.
Surtout, les auditeurs ont nommément cité les différents patrons de Toshiba comme étant des éléments-clés de ce schéma de fraude comptable. Ils sont accusés d'avoir imposé à leurs subordonnés d'atteindre des objectifs financiers impossibles à tenir autrement qu'en maquillant les comptes.
C'est donc toute une culture d'entreprise qui est remise en cause dans l'un des groupes les plus emblématiques de l'économie japonaise. Un rapport qui apporte de l'eau au moulin du Premier ministre, Shinzo Abe, qui s'est lancé dans une croisade contre les mauvaises pratiques de management dans les entreprises nationales.
Le cas Toshiba n'est, en effet, pas isolé. En 2012, plusieurs dirigeants du fabricant d'appareil photo Olympus avaient été condamnés à de la prison avec sursis pour avoir dissimulé une grande partie de ses pertes pendant près de 20 ans. Une star de la jeunesse branchée japonaise, Takafumi Hori, a passé, de son côté, deux ans derrière les barreaux pour des manipulations boursières impliquant les actions de sa société, le site internet Livedoor.
Pour Toshiba, il est urgent de tourner cette page qui risque de nuire à son image de marque. Sa priorité est, déjà, de publier ses comptes annuels qui auraient dû être annoncés fin mars. Le groupe doit, en tout cas, le faire avant la réunion du prochain conseil d'administration censé désigner le futur PDG.