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Vol MH17 : un an après le crash, hommage aux Pays-Bas sur fond de vidéo polémique

Un an après, les Pays-Bas rendent hommages aux victimes de la catastrophe du vol MH17 de la Malaysia Airlines qui s'était crashé à l'est de l'Ukraine. En Australie, une vidéo semble montrer les insurgés ukrainiens sur les lieux, juste après le crash.

Les drapeaux néerlandais sont en berne, vendredi 17 juillet. Un an après le crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines dans l’est de l’Ukraine, les Pays-Bas, d'où étaient originaires la plupart des 298 passagers, rendent hommage aux victimes. L’Australie, autre nation très endeuillée par le drame, a quant à elle découvert avec écœurement une vidéo supposée montrer les rebelles indépendantistes ukrainiens arriver sur les lieux du crash et réaliser qu’il se n’agit pas d’un avion de combat avant de parcourir les effets personnels des passagers.

Après douze mois, la situation reste tendue. Loin du recueillement de la cérémonie privée, aux Pays-Bas, à laquelle assisteront quelque 2 000 proches des victimes ainsi que le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, et d'autres responsables gouvernementaux, la ministre australienne des Affaires étrangères, Julia Bishop, a commenté la vidéo rendue publique par le "Daily Telegraph" de Sydney. "C'est [une vidéo] écœurante à regarder [qui] corrobore les renseignements que nous avons reçus il y a 12 mois, à savoir que le vol MH17 de Malaysian Airlines a été abattu par un missile sol-air", a-t-elle affirmé.

Un tribunal spécial ?

La diffusion de la vidéo, dont le journal affirme qu'elle a été sortie de la base des séparatistes à Donetsk et reçue seulement cette semaine, intervient alors que la Grande-Bretagne, après les Pays-Bas et la Malaisie, demande la création d'un tribunal spécial pour juger les responsables. "Justice doit être rendue pour les 298 innocents qui ont perdu la vie", a déclaré le secrétaire d'État aux Affaires étrangères britannique, Philip Hammond. "Cela requiert un tribunal international, appuyé par une résolution contraignante pour les États membres de l'ONU, afin de poursuivre les responsables."

Vidéo filmée par un séparatiste pro-russe juste après le crash

Mais la Russie y est opposée. Si Kiev et les Occidentaux soupçonnent les séparatistes d'avoir pu utiliser un missile sol-air BUK, fourni selon eux par la Russie, pour abattre l'appareil civil, Moscou dément toute implication et accuse les militaire ukrainiens. Le président russe, Vladimir Poutine, a d’ailleurs estimé, lors d'une conversation avec le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, qu’instaurer un tribunal international serait "contre-productif". Il a déclaré que l'ensemble du travail d'enquête devrait être terminé avant qu'une décision puisse être prise sur la manière de juger les coupables.

Les Pays-Bas ont été chargés de la recherche des restes des victimes et de l'enquête sur les causes du crash, intervenu alors que l'avion effectuait un vol régulier entre Amsterdam et Kuala Lumpur. Les hostilités entre les forces ukrainiennes et les séparatistes prorusses étaient alors au plus haut de leur intensité dans l'est de l'Ukraine.

Le processus judiciaire se poursuit

"La question la plus importante qui se pose toujours est : qui est responsable ?", déclare à l'AFP Dennis Schouten, président de la Fondation de la catastrophe aérienne du MH17, créée pour représenter les familles des victimes.

Une enquête judiciaire menée par une équipe d'investigation composée d'experts australiens, belges, néerlandais, malaisiens et ukrainiens est en cours. Le procureur néerlandais Fred Westerbeke a indiqué le mois dernier à des journalistes que l'on a identifié "de nombreuses personnes présentant un certain intérêt" dans cette enquête, mais que le dossier qui permettrait d'ouvrir un procès ne serait pas finalisé avant la fin de l'année, au plus tôt.

La vidéo, si elle était authentifiée, pourrait jouer un rôle dans le processus. Selon le "Daily Telegraph", un homme apparaît portant autour du cou un badge d'identification de la République populaire autoproclamée de Donetsk.