Au menu de cette revue de presse française, présentée ce mercredi par Sandrine Gomes, l'accord "historique" sur le nucléaire iranien, qualifié parfois de "pari" sur l'avenir. Un compromis qui marque le "grand retour" de Téhéran sur la scène internationale, même s'il suscite incertitude et inquiétude au Moyen-Orient. Les journaux reviennent aussi sur le traditionnel discours du 14-Juillet du président et taclent un chef de l’État qui se dit "audacieux"...
La presse française commente largement l’accord international sur le nucléaire iranien. Un "accord historique" pour le "Le Monde", qui scelle un "rapprochement spectaculaire entre Téhéran et Washington". "La Croix" résume ce compromis trouvé entre l’Iran et les grandes puissances au "pari d’un accord". Un pari car cet accord relève de la "tectonique". Comme le mouvement des plaques, il est "tout à la fois imprévisible, erratique et périlleux" car il manque à cet accord l’essentiel : la "confiance".
Après douze années de pourparlers, un round interminable, cet accord a été "négocié jusqu’au dernier atome", titre "Libération". Selon Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français interrogé par "Le Monde", "la position de la France a toujours été claire et ferme". Elle a œuvré pour la mise en place du "snap back", un mécanisme de rétablissement automatique des sanctions en cas de violations par l’Iran de ses obligations.
Pour "Le Figaro", cet accord prépare le "grand retour de l'Iran sur la scène mondiale à la fin des sanctions internationales qui étranglent l’économie iranienne. Il pourrait même selon le directeur des études iraniennes à l’université de Stanford, interrogé par "La Croix" "redevenir l’un des États pivots du Moyen-Orient". Selon lui, les intérêts des États-Unis et de l’Iran convergent sur plusieurs défis stratégiques majeurs dans la région, notamment sur la menace de l'organisation de l'État islamique… Mais attention à ne pas faire preuve de naïveté, prévient Camille Grand, expert en stratégie, interrogé par "Libération". "L’Iran ne deviendra pas du jour au lendemain un partenaire naturel". Les autres sujets comme "les droits de l’Homme, le soutien au terrorisme, l’appui à des régimes comme celui de Bachar al-Assad restent sur la table" et il est possible, prévient ce spécialiste, que le régime iranien et durcisse encore ses positions.
La principale mise en garde vient surtout des pays arabes, qui craignent un "expansionnisme du régime chiite", insiste "Libération". En effet, ces pays craignent qu’avec le dégel des avoirs iraniens aux États-Unis, estimés à 136 milliards d’euros, Téhéran ne finance davantage les milices chiites pro-iraniennes en Irak ou encore le Hezbollah libanais…
La presse revient en outre sur la traditionnelle interview télévisée du 14-Juillet du chef de l’État … Pour "Le Figaro", "Hollande a accordé un satisfecit à Hollande". Le président s’est félicité, notamment pour son rôle de conciliateur dans la crise grecque. Mais en s’auto-qualifiant de "président audacieux" pour ses allègements de 40 milliards de charges accordés aux entreprises, il s’attire les critiques de la presse de droite. Selon "Le Figaro", "il n’y a qu’un seul domaine dans lequel le chef de l’État hélas s’est montré franchement audacieux c’est celui de la hausse d’impôts". Pour "L’Opinion", Hollande est un président "audacieux" surtout pour les autres … "La France impose à la Grèce une rigueur qu’elle n’a jamais été capable de s’appliquer à elle-même". Un président qui n’est pas épargné par la presse de gauche. "L’Humanité" titre sur un président "sécuritaire et austéritaire". Dans sa façon de parler de lui, de la France et des autres, en se référant à de Gaulle ou Tsipras, pour "le Parisien", c’est le signe que le chef de l’État a semblé esquisser "son portrait-robot pour la présidentielle de 2017"…