Les négociateurs iraniens sont de retour à Téhéran après avoir conclu un accord historique avec les grandes puissances sur l'épineuse question du nucléaire. À leur arrivée en Iran, ils ont exprimé leur confiance dans l'application du texte.
Au lendemain de l'accord historique conclu entre Téhéran et les grandes puissances sur le programme nucléaire, les négociateurs iraniens sont de retour dans leur pays. Cet accord est dénoncé avec vigueur par Israël et les opposants au président américain Barack Obama, mais les diplomates iraniens ont fait part de leur confiance quant à la mise en application du texte.
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"Nous allons prendre des mesures et elles [les grandes puissances, NDLR] feront de même", a ainsi déclaré à la presse Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères et responsable de la délégation iranienne à Vienne. Le texte commencera à être appliqué dans quatre mois, a-t-il assuré, ce qui mettra fin à "une crise fabriquée de toutes pièces".
De son côté, le président iranien, Hassan Rohani, a estimé que l'accord conclu à Vienne sur le programme nucléaire de Téhéran représentait une victoire politique pour la République islamique. "On ne pourra plus dire que l'Iran est une menace pour le monde", a-t-il ajouté.
"Une victoire juridique, technique et politique"
"Nul ne peut affirmer que l'Iran a capitulé", a déclaré le président lors d'un conseil des ministres retransmis à la télévision nationale. "L'accord est une victoire juridique, technique et politique pour l'Iran".
Cet accord, qui doit rendre quasiment impossible la possibilité pour l'Iran de fabriquer une bombe atomique, tout en lui assurant le droit de développer une filière nucléaire civile, a aussi été salué presque unanimement par la par la presse iranienne toutes tendances confondues. La population a aussi célébré cette nouvelle dans les rues de la capitale dans la nuit de mardi à mercredi.
En vertu de cet accord, l'Iran bénéficiera en effet progressivement d'une levée des sanctions adoptées depuis 2006 par les États-Unis, l'Union européenne et l'ONU et qui garrottent son économie. Les premières sanctions pourront être levées à partir du premier semestre 2016 si Téhéran respecte ses engagements.
Dans la capitale iranienne, on s'attend à recevoir dans les mois à venir de nombreux responsables politiques et hommes d'affaires attirés par les ressources de ce pays de 78 millions d'habitants, riche en gaz et en pétrole. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a déjà annoncé qu'il s'y rendrait prochainement, sans toutefois fixer de date.
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Les critiques d'Israël et des élus républicains
Alors que la communauté internationale a dans sa grande majorité salué ce pas en avant, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a vivement réagi à l’annonce de cet accord. Le chef de gouvernement a dénoncé une "erreur historique pour le monde". "Israël n'est pas lié par cet accord [...] car l'Iran continue à vouloir notre destruction. Nous saurons toujours nous défendre", a-t-il menacé. Mais selon Mohammad Javad Zarif, dont le pays ne reconnaît pas l'existence d'Israël, Benjamin Netanyahou "est furieux que l'Iran ait réussi à obtenir la levée des sanctions et à empêcher une crise fabriquée de toutes pièces".
Des élus républicains, opposés au président américain Barack Obama, ont aussi fait part de leur mécontentement. L'accord est "inacceptable", a ainsi lâché le président de la Chambre des représentants, John Boehner. "Tout porte à croire que c'est un mauvais accord", a également commenté le sénateur John McCain. "
Le Congrès, contrôlé par les républicains, n'a pas à approuver l'accord. Il a cependant la possibilité d'en bloquer un élément central : la suspension des sanctions américaines, contrepartie des engagements iraniens.
Le président américain donnera mercredi une conférence de presse pour tenter de convaincre l'opinion publique et les alliés des États-Unis, dont Israël, du bien-fondé de cet accord obtenu après environ 22 mois de négociations.
Avec AFP et Reuters