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Le lingot de 50 kg d'argent découvert par des explorateurs américains, au large de Madagascar, sur l'île de Sainte-Marie, n'est pas le magot du célèbre capitaine Kidd, un pirate écossais du XVIIe siècle. Il s'agit en fait d'une barre en plomb.

En mai dernier, Barry Clifford, un explorateur américain avait affirmé avoir découvert le trésor du capitaine William Kidd, le célèbre pirate écossais qui terrorisait les navires français et anglais il y a trois cents ans. Avec son équipe, il assurait avoir remonté à la surface, sur l’île Sainte-Marie, sur les rivages au nord-est de Madagascar, le plus lourd lingot d’argent jamais trouvé dans des fonds marins, un objet de 50 kg.

Mais cette précieuse découverte vient d’être remise en question. Dans un rapport rendu public le mardi 14 juillet, l’Unesco a annoncé que l’épave du navire du célèbre pirate n’a pas été trouvée et que le lingot "ne participe en rien d'un ‘trésor des pirates’, puisqu'il est composé à 95 % de plomb".

"Ce qui a été annoncé comme l'épave de "l'Adventure Galley" du pirate Capitaine Kidd a été identifié comme relevant plus probablement d'anciens aménagements portuaires de l'île Sainte-Marie", peut-on lire dans ce document. 

Des doutes sur les recherches de Barry Clifford

Pendant quatre jours, une équipe de sept personnes, composée de plongeurs, d’archéologues, de conservateurs et de photographes, a examiné sans relâche les fonds marins de la baie de l'Ilot-Madame, un petit port commercial quasi-désert sur l'île Sainte-Marie, mais sans résultat.

"On trouve une masse de pierres, pas de trace de bateau. Quand on descend le long de cette espèce de masse (...), en dessous, on trouve du matériel moderne, contemporain, donc c'est quand même très très curieux (...). On est amené à s'interroger en se demandant : ‘est-ce que ce n'est pas l'amorce d'une jetée ?’ Je ne dis pas que ce n'est pas une épave, mais rien ne dit non plus que c'en est une", a conclu Michel l'Hour, l'archéologue en chef de la mission, après l’une de nombreuses expéditions sous-marines.

Les experts de l'Unesco affirment néanmoins que "plusieurs épaves historiques" ont été localisées dans les eaux de l'île Sainte-Marie dans un état de conservation "relativement bon", et que leur étude présenterait un "intérêt archéologique considérable".

C'est la deuxième fois que des doutes sont émis sur une découverte de Barry Clifford. L'an dernier, l'explorateur avait annoncé avoir trouvé la célèbre "Santa Maria" de Christophe Colomb au large d'Haïti, ce qu'une mission de l'Unesco avait rapidement démenti.

Avec AFP