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Pour Netanyahou, Israël n’est "pas lié" à l'accord sur le nucléaire iranien

Le Premier ministre israélien a rejeté l’accord conclu, mardi, à Vienne sur le programme nucléaire de Téhéran. "L'Iran continue à vouloir notre destruction. Nous saurons toujours nous défendre", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a prévenu, mardi 14 juillet, que son pays n'était pas lié à l'accord historique conclu sur le nucléaire iranien à Vienne. "L'Iran continue à vouloir notre destruction. Nous saurons toujours nous défendre", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse avant de rejoindre une réunion du cabinet de sécurité israélien. Nous nous sommes engagés à empêcher l'Iran de se doter des armes nucléaires et cet engagement est toujours d'actualité."

Quelques heures plus tôt, le chef du gouvernement israélien avait estimé que l'accord de Vienne était une erreur historique et qu'Israël ferait tout en son pouvoir pour empêcher qu'il ne soit ratifié.

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Pour Netanyahou, Israël n’est "pas lié" à l'accord sur le nucléaire iranien

"C’est un accord basé sur la confiance à un régime auquel on ne peut pas faire confiance, a de son côté déploré le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, sur l’antenne de France 24. Nous craignons que dans une dizaine d’années, lorsque l’accord viendra à son terme, nous nous retrouverons face un Iran beaucoup plus puissant, beaucoup plus riche, mais avec les mêmes ambitions nucléaires." Et d’ajouter : "Nous souhaitions que l’Iran renonce clairement à son programme nucléaire militaire, malheureusement ce n’est pas le cas. Le seul garant de la sécurité d’Israël, c’est le gouvernement israélien et nous ferons tout ce qui est nécessaire pour que la sécurité de nos concitoyens ne soit pas atteinte par cet accord."

"La voie vers les bombes nucléaires"

Pour les experts, l'État hébreu devra toutefois apprendre à vivre avec l'arrangement entériné par les grandes puissances. Notamment, souligne Yossi Mekelberg, chercheur à Chatham House, parce que l'accord va être avalisé par le Conseil de sécurité de l'ONU. Si Israël décide de passer outre, alors "ce ne sera plus qu'une agression contre l'Iran, ce sera aussi une violation d'une résolution de l'ONU".

Ces dernières semaines, alors que la date butoir se rapprochait, à chacun de ses discours ou presque, Benjamin Netanyahou a inlassablement critiqué les termes d'un accord encore en négociation, l'accusant d'ouvrir à l'Iran "la voie vers les bombes nucléaires".

En mars, il était allé jusqu'à défier - et à s'attirer les foudres - de Barack Obama en faisant un discours devant le Congrès à Washington pour dénoncer l'accord en gestation. Mardi, le président américain a annoncé qu'il allait appeler le chef du gouvernement israélien.

Obama : une "nouvelle direction " avec l’Iran

De fait, pour Barack Obama, l'accord de Vienne permet d’aller dans une "nouvelle direction " avec l’Iran. Le président américain a annoncé qu’il opposerait un veto au Congrès si celui-ci tentait de saborder l’accord.

"Aujourd’hui est un jour historique et un honneur de pouvoir annoncer que nous sommes parvenus à un accord", a pour sa part déclaré Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères.

>> À lire sur France 24 : "Kerry et Zarif, un duo atypique à l'origine d'un accord historique"

Le président iranien, Hassan Rohani, a considéré que l’accord nucléaire était "un point de départ" pour rétablir la confiance entre Téhéran et les grandes puissances. "Si cet accord est mis en place de manière juste, on pourra briser étape par étape le mur de la méfiance entre nous", a-t-il déclaré. Et de conclure : "L'Iran ne cherchera jamais à avoir l'arme nucléaire".

Maintien pendant cinq ans de l’embargo sur les armes

L’accord que l'Iran et le P5+1 (États-Unis, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Russie et Chine) ont scellé prévoit le maintien, pendant cinq ans, de l'embargo des Nations unies sur les importations d'armes par Téhéran. Les restrictions qui visent le transfert de technologies pour les missiles balistiques ne pourront, quant à elles, être levées pendant huit ans.

En contrepartie, les sanctions économiques pesant sur la banque centrale iranienne, la société pétrolière iranienne, les lignes de transport maritime, la compagnie aérienne Iran air et d’autres institutions, seront levées à partir du début de l’année 2016.

Le texte prévoit toutefois une restauration des sanctions économiques visant la République islamique dans un délai de 65 jours si elle ne se conforme pas aux termes de l'accord.

Avec AFP et Reuters