
Selon un rapport de l'Onusida publié mardi, les nouvelles infections par le VIH ont chuté de plus d'un tiers depuis 2000. L’ONU précise qu'il faudra encore débourser 32 milliards de dollars par an d'ici à 2020 pour espérer en finir avec la maladie.
Entre 2000 et 2014, les nouvelles infections par le virus du sida se sont effondrées de 35,5 %, pour atteindre 2 millions, a fièrement annoncé Ban Ki-moon mardi 14 juillet. Depuis Addis Abeba, en Éthiopie, le secrétaire général de l’ONU a présenté le rapport de l'Onusida à la conférence internationale sur le financement du développement. Une étude optimiste sur l'évolution de la lutte contre l'épidémie.
Outre cette chute de plus d'un tiers des contaminations, le document précise que les nouvelles infections parmi les enfants ont diminué de 58 % sur la même période. Autre bonne nouvelle : les décès liés au sida ont chuté de 41 % (à 1,2 million) depuis le pic de 2004.
Les efforts déployés ont, par ailleurs, permis d'atteindre l'objectif fixé en 2011 consistant à mettre 15 millions de personnes sous traitements antirétroviraux (TARV) en 2015, contre seulement 1 million en 2001.
"Une génération sans sida"
Des résultats très encourageants aux yeux de Ban Ki-moon. "Le monde a atteint l'objectif 6 du Millénaire pour le développement. L'épidémie a été enrayée et inversée", a-t-il affirmé. "Le monde a réussi. Nous avons réussi et dépassé [...] les objectifs concernant le sida [...] Nous allons vers une génération sans sida."
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En 2000, les Nations unies avaient fixé huit grands Objectifs du Millénaire pour 2015, dont combattre le VIH, virus particulièrement meurtrier en Afrique subsaharienne. À cet égard, une lutte acharnée a été menée par la communauté internationale, grâce aux milliards de dollars investis dont près de la moitié par les États-Unis.
Pour parvenir à éliminer l'épidémie, l'ONU s'est fixé des objectifs intermédiaires pour 2020 en utilisant une formule "90-90-90" : 90 % des personnes infectées avec le VIH doivent le savoir (contre environ la moitié actuellement) ; 90 % des personnes connaissant leur statut doivent suivre un traitement ; 90 % de ceux qui sont traités doivent voir leur charge virale supprimée (devenue indétectable).
"Mettre fin à l'épidémie de sida [...] d'ici à 2030 est ambitieux, mais réaliste", a conclu Ban Ki-moon.
Encore 32 milliards de dollars par an d'ici à 2020
Toutefois, il reste du chemin à parcourir. "Nous devons d'urgence mener des efforts à plus grande échelle ces cinq prochaines années", prévient l'ONU qui demande que près de 32 milliards de dollars (soit 29 milliards d'euros) soient investis chaque année d'ici à 2020, contre 21,7 milliards cette année, pour espérer en finir avec le sida d'ici à 2030.
Grâce à ces fonds, l'ONU espère faciliter l'accès aux traitements dans le monde et compte sur l'arrivée d'un vaccin durant la prochaine décennie, a expliqué Michel Sidibé, directeur exécutif de l'Onusida.
Parmi les conclusions positives du rapport, l'Onusida pointe cependant une augmentation notable du nombre de personnes vivant avec le VIH - 36,9 millions l'an dernier, soit 700 000 de plus que l'année précédente. Mais pas de quoi inquiéter outre mesure les scientifiques : cette hausse est dûe au fait qu'il est désormais possible de vieillir avec le sida grâce au succès des thérapies antirétrovirales, toujours plus efficaces et plus faciles d'accès.
Avec AFP