logo

Vetëvendosje, le parti du Premier ministre sortant, en tête des législatives au Kosovo
Le parti du Premier ministre kosovar (Vetëvendosje) a dominé, dimanche, les élections législatives. Les résultats préliminaires officiels montrent qu'il est proche des 50 % des voix. "J'invite les partis d'opposition à coopérer à l'Assemblée", a lancé Albin Kurti, en suivant l'annonce des résultats.
Le Premier ministre du Kosovo Albin Kurti et les partisans du Vetëvendosje célèbrent leur victoire aux législatives à Pristina, dimanche 28 décembre 2025. © Florion Goga, Reuters

Est-ce la fin au blocage politique paralysant le Kosovo ? Le parti du Premier ministre sortant Albin Kurti a remporté les législatives, dimanche 28 décembre. La Commission électorale centrale a annoncé que cette formation politique, Vetëvendosje (VV), était créditée de 49,79 % des suffrages, après le dépouillement des bulletins dans environ 95 % des bureaux de vote.

Le Parti démocratique du Kosovo (PDK) et la Ligue démocratique du Kosovo (LDK) arrivent respectivement en deuxième et troisième positions avec 21,18 % et 13,77 %, a ajouté cette instance. Ces chiffres laissent entrevoir la possibilité pour VV d'obtenir jusqu'à 56 des 120 sièges en lice, soit un peu moins que la majorité absolue.

"Nous devons agir au plus vite pour mettre en place les institutions", a lancé Albin Kurti après la publication des résultats préliminaires des élections législatives. "J'invite les partis d'opposition à coopérer à l'Assemblée dans l'intérêt des citoyens et du peuple de la République."

Une participation plus élevée qu'en février

Aux élections du 9 février dernier, son parti avait obtenu 42 % des voix, ce qui n'avait pas permis de mettre fin à la crise politique. Aucune coalition ni aucun gouvernement n'avait en effet émergé, forçant les Kosovars à retourner aux urnes.

Dans une chambre divisée, les députés avaient eu besoin après les précédentes législatives de plus de 50 séances pour se mettre d'accord sur un président du Parlement.

Devant un bureau de vote de la capitale Pristina, Arefik Mexhmejli, un retraité de 66 ans, a déclaré à l'Agence France-Presse (AFP) que le vainqueur du scrutin "devrait s'investir davantage dans l'économie".

Plus de deux millions de personnes étaient inscrites sur les listes électorales – dont des dizaines de milliers résidant à l'étranger – pour les législatives de dimanche. Les résultats définitifs seront annoncés officiellement après le dépouillement des bulletins de vote de la diaspora.

Environ 45 % des électeurs inscrits ont voté, soit plus qu'en février, où le taux de participation avait été de 40,6 %.

Une campagne centrée sur l'économie

Alors qu'il avait fait campagne en février en promettant de gouverner le Kosovo "d'un bout à l'autre", même dans les territoires en majorité peuplés de Serbes, Albin Kurti a cette fois surtout parlé d'économie.

"L'économie se porte très bien et nous allons, cette année encore enregistrer une croissance de 4 % du PIB. Tout au long de mon mandat, nous ne sommes jamais descendus en dessous de 4 %", a-t-il fait valoir.

Ces derniers jours, il a également annoncé que le gouvernement verserait 100 euros aux retraités et à chaque famille avec des enfants en bas âge d'ici la fin de l'année.

De la "corruption électorale", ont attaqué les deux autres principaux partis, le PDK et la LDK.

Eux aussi ont fait campagne sur l'économie et les catégories sociales les plus fragiles – mais en s'en prenant au bilan du gouvernement sortant. "Le Kosovo a été mal gouverné. Les prix ont augmenté de 40 à 50 %, l'électricité est devenue plus chère, tandis que les salaires et les retraites sont restés presque inchangés", a accusé le chef du PDK, Bedri Hamza.

"Les projets de développement sont restés lettre morte", et "l'inflation a grignoté les revenus", a dénoncé en écho Lumir Abdixhiku, du LDK. Il a aussi attaqué le bilan diplomatique d'Albin Kurti – dont la politique de fermeté envers la minorité serbe a été critiquée par plusieurs alliés, dont les États-Unis. "Nous avons perdu la confiance de la communauté internationale", a affirmé Lumir Abdixhiku.

Avec AFP