Khader Adnane a été interpellé, lundi, par la police israélienne au lendemain de sa sortie de prison, décidée suite à une grève de la faim. Le Palestinien était devenu le symbole de la détention administrative, une disposition controversée en Israël.
La police israélienne a interpellé, lundi 13 juillet, à Jérusalem, le Palestinien Khader Adnane, libéré de prison la veille par Israël après une longue grève de la faim qui en a fait le symbole de la lutte contre la détention administrative.
"Khader Adnane a été interpellé car il n'avait pas le droit de se trouver dans la vieille ville de Jérusalem dont le libre accès n'est autorisé aux Palestiniens de Cisjordanie qu'à partir de l'âge de 50 ans, alors qu'il n'a que 37 ans", a affirmé la porte-parole de la police Luba Samri pour justifier ce geste. La porte-parole de la police a tenu à préciser qu'il ne s'agissait pas d'une arrestation mais d'une "interpellation en vue de mener une enquête sur l'infraction commise par Khader Adnane".
Sa fonction à la tête du Jihad islamique dérange
Un autre porte-parole de la police Micky Rosenfeld a pour sa part ajouté que Khader Adnane est "un activiste du Jihad islamique et qu'il lui est également interdit pour cette raison d'entrer sur le territoire israélien". Khader Adnane est en effet un des dirigeants de l'organisation, que Israël considère comme "terroriste".
De leurs côtés, des responsables des services de sécurité palestiniens ont confirmé que Khader Adnane avait été arrêté alors qu'il se rendait sur l'esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l'islam, pour célébrer la "nuit du Destin", la plus sacrée du mois de jeûne musulman du ramadan.
Symbole de la détention administrative
En mai 2012, Khader Adnane avait déjà été placé en détention administrative. Il n'avait avalé durant 66 jours que de l'eau vitaminée et du sel. Cette fois, le Palestinien avait cessé de s'alimenter pendant 56 jours pour dénoncer son arrestation.
La détention administrative est une disposition controversée, héritée du mandat britannique sur la Palestine, qui permet à Israël de détenir des Palestiniens sans inculpation ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment. Actuellement, 379 des 5 686 prisonniers palestiniens que Israël détient sont en détention administrative, selon les chiffres officiels israéliens.
Le 29 juin, l'avocat de Khader Adnane et les autorités pénitentiaires israéliennes avaient conclu un accord : s'il acceptait de se nourrir de nouveau, le prisonnier serait libéré le 12 juillet. Le Palestinien avait été arrêté il y a un an avec des centaines d'autres après l'enlèvement et l'assassinat de trois jeunes Israéliens en Cisjordanie occupée.
Avec AFP