
Pour la première fois depuis l’ouverture de pourparlers de paix fin 2012, le gouvernement colombien et les Farc ont conclu, dimanche, un accord prévoyant la "désescalade" du conflit, ayant pour objectif un cessez-le-feu bilatéral.
Nouvelle tentative de trêve armée en Colombie entre gouvernement et Forces armées révolutionnaires (Farc). Le gouvernement colombien a promis d’entamer une "désescalade du conflit" contre les guérilleros d’extrême-gauche à partir du 20 juillet – qui prévoit notamment une réduction des opérations de l'armée à partir de cette date –, une première depuis l'ouverture des négociations de paix fin 2012.
Cet engagement de Bogota est de bon augure pour les pourparlers mis à mal par la recrudescence des attaques ces derniers mois. Les deux camps sont engagés dans des négociations de paix depuis deux ans et demi à Cuba, pour tenter d'en finir avec la plus longue guerre civile d'Amérique latine, qui a fait 220 000 morts et des millions de déplacés en plus de cinquante ans.
De son côté, la rébellion marxiste devrait se satisfaire de ce terrain d'entente puisqu'elle avait ouvert la voie à cet accord en annonçant un cessez-le-feu unilatéral, prévue sur trente jours à partir du 20 juillet. Juan Manuel Santos, le président colombien a toutefois insisté sur le fait que cette "désescalade" n'était pas synonyme de "cessez-le-feu bilatéral". Elle est plutôt un préalable. "S'ils suspendent leur offensive contre le pays, nous réduirons aussi les actions militaires", a-t-il précisé.
"Lumière au bout du tunnel"
"Nous serons vigilants sur ce qui a été conclu aujourd'hui, et dans quatre mois à partir de maintenant, en fonction du respect de l'accord par les Farc, je prendrai la décision de dire si nous continuons le processus ou non", a-t-il ajouté.
Cet accord fragile a été reçu avec enthousiasme par Cuba et les trois autres pays accompagnant les pourparlers. Les négociateurs de La Havane se sont aussi mis d'accord pour demander au secrétariat général de l'ONU et à la présidence de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) un "accompagnement" pour mener la "surveillance et la vérification" de cette désescalade.
Peu après l'annonce de l'accord, le numéro deux des Farc et chef des négociateurs de la rébellion Ivan Marquez a estimé devant la presse qu'il s'agissait là d'un "élan vigoureux, prometteur et plein d'espoir" pour le processus de paix. Même ton d’espoir du côté de Bogota. "Avec ces nouvelles avancées, je vois enfin la lumière au bout du tunnel, et cela me remplit de confiance et d'espoir. Nous atteindrons cette paix qui s'est tant dérobée", a assuré le président Santos dans sa déclaration aux Colombiens.
Les deux parties ont régulièrement échoué à faire respecter les cessez-le-feu. Les Farc avaient déjà observé une trêve de cinq mois entre décembre et mai dernier, produisant une véritable accalmie sur le terrain. Mais la rébellion avait repris les combats dans la foulée d'une série d'offensives de l'armée, générant des craintes au sein de la communauté internationale.
Avec AFP