L'ONU et l'UE ont salué la signature d'un accord "de paix" en Libye malgré l'absence du gouvernement de Tripoli, l'une des deux parties rivales. Le chemin vers la réconciliation s'annonce encore long et difficile dans ce pays en proie au chaos.
L'ONU et les Européens ont salué dimanche 12 juillet la signature d'un accord "de paix" en Libye. Pour autant le chemin vers la réconciliation s'annonce encore "long et difficile" dans ce pays très divisé, seul l’un des gouvernements rivaux en Libye ayant signé l’accord.
En proie au chaos depuis la chute du régime de Kadhafi, la Libye compte deux Parlements – et deux gouvernements – qui se disputent le pouvoir, l'un basé à Tripoli et l'autre à Tobrouk (est), ce dernier étant le seul reconnu par la communauté internationale.
En dépit de l'absence des représentants du Parlement de Tripoli, les parties libyennes ont paraphé samedi soir à Skhirat au Maroc un accord de sortie de crise après plusieurs mois de négociations sous l'égide de l'ONU. Cet accord "de paix et de réconciliation" prévoit notamment la formation d'un gouvernement d'union nationale et la tenue de nouvelles élections.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon attend désormais "avec impatience la conclusion rapide d'un accord complet", a indiqué dimanche son porte-parole dans un communiqué. L'Union européenne (UE) a également salué "un pas important" et s'est dite "prête à soutenir un gouvernement d'union nationale dès lors qu'il sera formé", a déclaré la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini.
L’absence du gouvernement de Tripoli
Les représentants du Parlement de Tripoli, acteur clé du conflit qui ravage le pays depuis plus d'un an, ont été les grands absents de cette signature, ce qui n'a pas empêché l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Bernardino Leon, de saluer "un pas important dans le chemin de la paix".
"Ces accords dessinent les principes : les institutions et les mécanismes de prise de décision pour compléter la transition et ce jusqu'à l'adoption d'une nouvelle constitution", a déclaré M. Leon, lors de la cérémonie de paraphe, en présence de représentants du parlement de Tobrouk, de représentants de municipalités, de partis politiques et de membres de la société civile libyenne.
La porte reste "ouverte"
Il a également souligné que la porte restait "ouverte" pour "ceux qui n'étaient pas présents", précisant que les points de contentieux qui subsistent pourraient être discutés après la fin du ramadan.
Parmi ces divergences, se trouve le souhait des membres du Parlement de Tripoli de voir figurer le "respect de la magistrature" dans les accords, une possible référence à la Cour suprême qui avait décidé en novembre 2014 d'invalider le Parlement basé dans l'est du pays.
Dans une lettre adressée samedi à l'émissaire onusien, le Congrès général national (CGN), le Parlement de Tripoli, s'est dit prêt à envoyer une délégation au Maroc dont le but sera de "présenter les modifications" souhaitées par Tripoli.
Avec AFP