
Les ministres de la zone euro réunis ce samedi à Bruxelles ont demandé à la Grèce davantage d'efforts pour les convaincre d'ouvrir des négociations en vue d'un accord sur un nouveau plan d'aide.
Les ministres des Finances de la zone euro sont entrés samedi 11 juillet dans un sprint final de négociations pour obtenir de la part d’Athènes de nouvelles garanties sur le plan de réformes qu'elle promet de mettre en œuvre en échange de son maintien dans la zone euro.
Les discussions, entamées à 15 h (13 h GMT) dans un climat d'incertitude totale quant à leur issue, se poursuivaient dans la soirée pour tenter de convaincre de nombreux pays de donner leur feu vert au lancement d'un troisième plan de sauvetage pour la Grèce.
"Il ne faut pas commencer ces négociations sans la mise en œuvre de certaines mesures" promises par le gouvernement d'Alexis Tsipras, a estimé un diplomate européen, traduisant le peu de confiance qu'un groupe de capitales emmené par Berlin ressent vis-a-vis d'Athènes. Ces dernières craignent que le gouvernement grec n'interrompe la mise en œuvre des privatisations et des réformes promises à ses créanciers, comme celle des retraites ou de la fiscalité, après l'obtention de fonds européens.
"La confiance a été détruite"
"La confiance a été détruite d'une manière incroyable au cours des derniers mois", a ainsi déclaré le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, à son arrivée à la réunion de l'Eurogroupe.
Les dernières propositions du gouvernement grec sont loin d'être suffisantes pour l'octroi d'un troisième plan d'aide à Athènes, a-t-il encore estimé alors que les experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international leur ont pourtant donné un premier avis favorable. Ces derniers ont chiffré à 82 milliards d'euros les besoins financiers supplémentaires totaux de la Grèce pour faire face à ses obligations.
François Hollande, qui s'est investi personnellement pour faire aboutir les négociations, avait quant à lui, salué vendredi le paquet de réformes déposé par la Grèce, à laquelle Paris a prêté une assistance technique et politique.
Des négociations "difficiles"
À son arrivée à Bruxelles, le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a dit s'attendre à des négociations "difficiles" entre les ministres favorables à un accord avec la Grèce et ceux qui demandent des garanties supplémentaires.
Dans le même état d’esprit, le ministre français des Finances, Michel Sapin a annoncé que la discussion "sera (...) exigeante parce que la confiance est un élément déterminant de l'accord, si nous voulons un accord global et un accord durable", tout en rappelant que la France jouerait un "rôle de trait d'union".
Les discussions, qui doivent aussi porter sur une aide à court terme pour faire la jonction entre les besoins immédiats de la Grèce et l'adoption du nouveau plan, s'annoncent longues. Jeroen Dijsselbloem a prévenu que la question du rééchelonnement d'une partie de la dette grecque, qui représente 175 % de son produit intérieur brut (PIB), pourrait ne pas être abordée faute de temps.
Faute d'accord dans la nuit, il reviendra aux chefs d'État et de gouvernement réunis en sommet dimanche à Bruxelles de débloquer la situation.
Avec Reuters