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Le Parlement grec autorise Tsipras à négocier avec les créanciers

Le Parlement grec a donné son accord samedi au gouvernement d'Alexis Tsipras pour négocier un nouveau plan d'aide. Les ministres des Finances de l'Eurogroupe se réunissent à 15 h à Bruxelles pour étudier les nouvelles propositions d'Athènes.

La Grèce commencerait-elle à entrevoir le bout du tunnel ? Samedi 11 juillet, aux premières heures du jour, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a obtenu le soutien du Parlement à son programme de réformes présenté aux créanciers du pays dans le but d'obtenir un nouveau plan de sauvetage.

Ces mesures ont également reçu un premier avis favorable des experts de la Commission européenne (CE), de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI), qui ont passé la journée de vendredi à les étudier.

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Le Parlement grec autorise Tsipras à négocier avec les créanciers

Fort de cet avis favorable, l'Eurogroupe (les ministres des Finances de la zone euro) se réunit samedi après-midi à Bruxelles à partir de 15 h (13 h GMT) pour examiner les conditions d'un renflouement de la Grèce.

Majorité à la Vouli

Alors que les banques grecques - toujours fermées - sont complètement dépendantes d'une ligne de crédit de la BCE, le plan Tsipras est considéré comme la dernière chance d'éviter un effondrement du système financier et une éviction de la Grècede la zone euro.

Alexis Tsipras a obtenu le soutien du Parlement, la Vouli, à une confortable majorité,  avec 251 voix sur 300. Toutefois, le chef du gouvernement de la gauche radicale n'a pas fait le plein des voix de son parti, Syriza, et a dû compter sur le vote des partis d'opposition pro-européens et notamment de Nouvelle démocratie.

Les figures les plus à gauche de Syriza avaient signalé avant le vote qu'elles ne pouvaient soutenir la hausse de la fiscalité et la baisse des dépenses proposées par Alexis Tsipras après le rejet sans appel par les Grecs de mesures similaires lors du référendum de dimanche dernier.

"Chantage total"

Ces nouvelles propositions ne sont en effet pas du goût de tous. Plusieurs milliers de manifestants de gauche se sont rassemblés devant le Parlement vendredi soir en signe de protestation. Le vote des mesures d'austérité voulues par les créanciers ne s'est pas fait sans difficulté."Le gouvernement fait l'objet d'un chantage total pour qu'il consente à quelque chose qui ne reflète pas ce qu'il représente", a déclaré Zoé Constantopoulou, la présidente du Parlement.

"Les propositions ne sont pas compatibles avec le programme de Syriza", a souligné de son côté le ministre de l'Énergie Panagiotis Lafazanis à Reuters.

À l'issue du vote par le Parlement, Alexis Tsipras n'a pas fait mention des "frondeurs" de son parti qui n'ont pas voté son plan. Il a indiqué qu'il allait maintenant se consacrer à la conclusion d'un accord.

Le président-fondateur des Grecs indépendants, le parti de droite souverainiste qui soutient le gouvernement Syriza, avait expliqué avant le vote que ses députés voteraient le plan de réformes "le cœur lourd".

74 milliards d’euros

Les experts de la BCE, de la CE et du FMI ont chiffré à 74 milliards d'euros les besoins financiers de la Grèce pour faire face à ses obligations. Alexis Tsipras a demandé une aide de 53,5 milliards d'euros sur les trois prochaines années.

Une source au sein de la zone euro a déclaré qu'il était désormais "100 % certain" que l'Eurogroupe serait d'accord pour lancer des négociations. Parallèlement, ils étudieront aussi une aide à court terme pour dépanner la Grèce en attendant que le nouveau prêt sur trois ans ait été accepté et que les fonds soient effectivement déboursés.

L'Allemagne s'est montrée circonspecte face aux nouvelles propositions mais la France, principal soutien de la Grèce parmi les grandes puissances de la zone euro, les a saluées. Le président François Hollande les a qualifiées de "sérieuses et crédibles".

Avec AFP et Reuters