
Le Premier ministre indien a accepté vendredi une invitation de son homologue pakistanais pour un sommet régional qui se déroulera l'année prochaine. C'est la première fois que Narendra Modi se rendra au Pakistan depuis son élection en mai 2014.
Les relations entre l’Inde et le Pakistan se réchaufferaient-elles enfin ? Le Premier ministre nationaliste indien, Narendra Modi, se rendra pour la première fois en Inde l’année prochaine. Le chef du gouvernement indien, au pouvoir depuis mai 2014, a répondu positivement vendredi 10 juillet à l’invitation de son homologue pakistanais Nawaz Sharif à se rendre à Islamabad pour un sommet régional.
En mai 2014, le Premier ministre pakistanais avait assisté à New Delhi à la prestation de serment de son homologue indien Narendra Modi, alors désireux de relancer les relations entre les deux puissances nucléaires rivales opposée, entre autres, sur le partage de la région himalayenne du Cachemire.
Mais les deux pays peinent depuis à renouer un dialogue fructueux, l'Inde étant très remontée face aux retards pris par la procédure judiciaire visant Zaki ur-Rehman Lakhvi, le cerveau présumé des attentats de Bombay en 2008 libéré sous caution en avril au Pakistan.
Or vendredi, Narendra Modi et Nawaz Sharif se sont pour une rare fois rencontrés, en marge d'un sommet des pays du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), tenu à Oufa, en Russie.
"Le Premier ministre Nawaz Sharif a renouvelé son invitation au Premier ministre Modi à se rendre au Pakistan pour le sommet de l'Asacr (pays d'Asie du sud) en 2016. Le Premier ministre a accepté cette invitation", selon un communiqué commun qui ouvre aussi la voie à des rencontres entre les responsables de la sécurité des deux pays.
Terrorisme et politique extérieure
Narendra Modi et Nawaz Sharif ont ainsi annoncé que leurs conseillers à la sécurité nationale respectifs allaient se rencontrer à New Delhi pour discuter de "terrorisme" sans cependant donner de date. Des responsables de la sécurité des deux pays vont également se rencontrer pour discuter des questions frontalières, selon le communiqué.
Outre la question du Cachemire, les deux pays s'opposent sur leur rôle en Afghanistan, Islamabad voyant d'un très mauvais œil l'influence croissante de l'Inde dans ce qu'il considère être son pré-carré stratégique.
Le Pakistan accuse aussi l'Inde de soutenir les rebelles sécessionnistes dans sa province du Baloutchistan (sud-ouest), tandis que New Delhi incrimine Islamabad pour des attaques islamistes sur son sol, dont la plus notoire demeure celle de Bombay (166 morts) en 2008.
Le Pakistan nie toute responsabilité dans cette attaque et a libéré sous caution en avril son architecte présumé, le controversé Zaki ur-Rehman Lakhvi. "Le Pakistan devra trouver une façon de gérer le dossier Lakhvi, à propos duquel les Pakistanais restent ambigus", notait vendredi Hasan Askari, un analyste politique pakistanais.
"Il y a des graves incompréhensions qui séparent les deux pays, des efforts sincères seront nécessaires pour briser la glace, et une seule visite n'y suffira pas", a prévenu une source sécuritaire pakistanaise soupçonnant aussi l'Inde d'hostilité à l'égard du "corridor économique" que la Chine souhaite établir avec le Pakistan.
Nés de la sanglante partition de l'Empire britannique des Indes en août 1947, l'Inde et le Pakistan se sont livrés trois guerres depuis, notamment pour le contrôle du Cachemire, dont ils administrent chacun une partie.
Avec AFP