Le justice finlandaise a condamné, mardi 7 juillet, un serial-pirate. À seulement 17 ans, Julius Kivimaki a été reconnu coupable de 50 700 actes de piratage informatique par un tribunal d'Espoo, en Finlande.

Plus connu sur l'Internet sous son pseudonyme de "Zeekill", il a réussi, entre autres, à s'introduire sur les serveurs des universités américaines de Harvard et du Massachusetts Institute of Technology (MIT) pour y récupérer les emails internes ou tout simplement bloquer l'accès au site de ces prestigieux établissements.

Ordinateurs zombie

Ces cyberméfaits lui ont permis de dérober des informations personnelles et financières sur des dizaines de milliers d'ordinateurs, a soutenu l'accusation. Julius Kivimaki a pu ainsi effectuer plus de 20 achats en ligne grâce à des données bancaires subtilisées, assure le tribunal.

Cet adolescent finlandais a pu installer des logiciels malveillants sur près de 2 000 serveurs, ce qui lui a permis d'en prendre le contrôle à distance. Il avait ainsi à sa disposition une petite armée d'"ordinateurs zombie" (botnet) qu'il utilisait pour lancer ou participer à des attaques par déni de service.

Ce procédé, qui consiste à saturer le serveur d'un site de requètes afin de le rendre indisponible, était l'une des armes favorites du Lizard Squad, un groupe de pirates informatique auquel Julius Kivimaki est soupçonné d'avoir appartenu.

Lien avec le groupe Lizard Squad ?

Ces cybercriminels ont, notamment, revendiqué les attaques contre les services de jeux en ligne des consoles Xbox et Playstation qui ont privé des millions de joueurs de leur passe-temps favori durant la période des fêtes de Noël 2014.

Mais "Zeekil", arrêté en septembre 2013, n'a pas participé à ces opérations et son appartenance au groupe Lizard Squad n'est pas évoqué dans les documents judiciaires.

Les juges ont décidé de ne pas imposer de peine de prison au jeune homme. Ils ont estimé que Julius Kivimak, âgé de 15 et 16 ans lors des faits retenus, n'avait pas le discernement nécessaire pour comprendre la gravité de ses actes.

Il a simplement été condamné à payer 6 588 euros d'amende et son ordinateur a été confisqué par la justice. "Je ne suis pas sûr que ce jugement va envoyer le bon message aux autres pirates informatiques", a affirmé Alan Woodward, un consultant qui travaille notamment pour Europol, à la BBC. Il craint que cette "clémence" n'incite les groupes de pirates informatiques à avoir recours à des adolescents dans l'espoir d'échapper à des peines de prison.