Le groupe espagnol Banco Santander a annoncé avoir conclu un "accord de principe" pour vendre à l'État vénézuélien sa filiale Banco de Venezuela : une opération qui entre dans le cadre d'une vaste politique de nationalisation.
AFP - Le gouvernement vénézuélien a annoncé vendredi avoir conclu un accord pour la nationalisation de Banco de Venezuela, filiale de Banco Santander cédée par le groupe espagnol pour 1,05 milliard de dollars.
Cette vente s'inscrit dans "la stratégie de développement national du pays", afin de "renforcer le secteur financier public", a expliqué le vice-président du Venezuela, Ramon Carrizalez, soulignant que l'accord était "bénéfique pour les deux parties".
Le groupe bancaire espagnol Banco Santander a confirmé à Madrid avoir scellé un "accord de principe" pour vendre au montant indiqué sa filiale à l'Etat vénézuélien.
Le passage de la troisième banque du Venezuela dans le giron de l'Etat avait été annoncée en juillet dernier par le président socialiste Hugo Chavez dans le cadre d'une vaste politique de nationalisations.
Selon les termes de l'accord, le gouvernement vénézuélien règlera 60% du montant, soit 630 millions de dollars, dès la signature du contrat de rachat le 3 juillet, puis s'acquittera du solde en deux versements en octobre et décembre.
M. Carrizalez a en outre assuré que l'emploi n'était pas menacé au sein de la banque. "Les travailleurs n'ont jamais été affectés lors d'un processus de nationalisation, au contraire", a-t-il déclaré.
Depuis l'annonce de cette nationalisation, le gouvernement négociait le prix d'acquisition avec le groupe espagnol qui détenait 96% des parts de la banque vénézuélienne.
Santander est le premier groupe bancaire d'Amérique latine où il a réalisé 32% de ses bénéfices en 2007, selon les données de l'entreprise.
Banco de Venezuela représentait moins de 2% du chiffre d'affaires du groupe espagnol qui l'avait acheté en 1996 lors d'enchères publiques pour 351,5 millions de dollars.
Avec l'acquisition de Banco de Venezuela, dont le réseau compte 300 succursales, l'Etat vénézuélien contrôlera 25% du marché bancaire local, alors qu'il gère actuellement entre 12 et 13% des opérations du secteur.
Depuis son élection en 1998 à la tête du Venezuela, premier pays exportateur latino-américain de brut, M. Chavez qui prône une "révolution socialiste", a nationalisé des pans importants de l'économie, notamment les secteurs du pétrole, de l'électricité, des télécommunications et de la construction.