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L'armée syrienne bombarde des positions rebelles à Alep

L'armée syrienne a répondu, vendredi, à l'offensive d'envergure lancée par les combattants du Front al-Nosra et des rebelles syriens pour s'emparer du nord-ouest de la ville d'Alep, ancienne capitale économique en partie contrôlée par le régime.

En réponse à une offensive majeure du Front al-Nosra à Alep, dans le nord de la Syrie, les forces gouvernementales syriennes ont fortement pilonné, vendredi 3 juillet, des positions rebelles dans la ville et sa périphérie.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) évoquait vendredi des "frappes de l'armée de l'air [...] menées continuellement contre les positions tenues par les rebelles". Des sources militaires citées par l'AFP avançaient, quant à elles, que l'offensive des insurgés avait été repoussée et que de lourdes pertes avaient été infligées aux assaillants.

Les combattants du Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, ont lancé un assaut de grande ampleur pour s'emparer de la partie occidentale de la ville d'Alep, tenue par le régime syrien. À leurs côtés, de nombreuses brigades de rebelles syriens, islamistes ou modérés.

Instaurer la charia à Alep

La lutte pour le contrôle de la grande ville du nord de la Syrie, qui avant la guerre était le poumon économique du pays, a commencé à l'été 2012, et s'est intensifiée au fil des mois et des années.

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Alors que la stratégie de l'armée syrienne pour tenter de gagner du terrain autour d'Alep a été mise en échec à plusieurs reprises, notamment en février dernier, les insurgés ont intensifié leurs attaques sur la zone gouvernementale depuis début avril. Et encore davantage ces derniers jours.

La majeure partie des combats s'est focalisée sur la ligne de front à Djamiyat al-Zahra, où les insurgés ont infligé des dommages aux troupes gouvernementales.
La zone de Djamiyat al-Zahra, qui abrite plusieurs bâtiments stratégiques de la sécurité, est depuis longtemps une cible des rebelles car sa prise permettrait une progression dans les quartiers loyalistes et couperait les voies d'approvisionnement de l'armée régulière.

La perte de l'agglomération stratégique d'Alep constituerait un revers majeur pour le président Bachar al Assad dont les forces ont concentré leurs efforts sur la maîtrise de Damas et de la côte méditerranéenne du pays, portion de territoire qualifiée par le pouvoir de "Syrie essentielle".

La Turquie renforce la sécurité à sa frontière

Dans le même temps, au vu de l'intensification des combats, la Turquie a déployé des troupes et du matériel supplémentaires sur sa frontière avec la Syrie. Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a toutefois précisé qu'il n'était pas envisagé dans l'immédiat une intervention en territoire syrien.

"Il est vrai que nous avons pris des mesures pour protéger nos frontières. Des ordres ont été donnés dans l'hypothèse où des développements de l'autre côté de la frontière menaceraient la sécurité de la Turquie", a déclaré Ahmet Davutoglu sur la chaîne de télévision Kanal 7. "Mais personne ne doit s'attendre à voir la Turquie entrer
en Syrie demain ou même à court terme", a-t-il ajouté.

Avec Reuters