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Les agriculteurs haussent le ton lors de "la nuit de l'élevage en détresse"

Agriculteurs, éleveurs et producteurs de lait ont manifesté par milliers dans la nuit de jeudi à vendredi pour dire leur colère face à l'absence de remontée des prix de leur production. Un supermarché a été saccagé à Quimper.

Ils étaient des milliers à crier leur colère à travers toute la France dans la nuit du jeudi au vendredi 3 juillet. Et c'est dans l'Ouest que la mobilisation des agriculteurs, éleveurs et producteurs de lait était la plus forte. En cause : l'absence de remontée des prix de leur production.

Pour cette nuit, baptisée "nuit de l'élevage en détresse", à l'appel de la FNSEA, le syndicat majoriataire de la profession, et des Jeunes Agriculteurs (JA), ils ont convergé vers les préfectures par convois de plusieurs dizaines de tracteurs avec remorques chargées de paille, fumier, pneus, etc.

"Trahis"

Les éleveurs de porcs et de bovins et les producteurs de lait entendaient protester contre la non application, selon eux, de l'accord conclu sous l'égide du ministère de l'Agriculture, il y a quinze jours, censé faire remonter les prix. Ils estiment que les trop faibles prix de la viande, de porc comme de bœuf, ne leur permettent pas de couvrir leurs coûts de production. Le revenu des producteurs de viande bovine a ainsi chuté à environ 12 000 euros par an, selon la FNSEA.

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"Comment ne pas se sentir trahis alors que tous les opérateurs et les distributeurs, en présence du ministre, ont juré, la main sur le coeur, que les producteurs seraient mieux payés demain", a commenté jeudi auprès de l'AFP Jean-Paul Goutines, président de la FDSEA Pays de la Loire.

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a demandé mercredi au médiateur des relations commerciales agricoles de contrôler ces accords, pour voir si les différentes parties, notamment les industriels et la distribution, ont tenu leurs engagements d'augmenter les prix payés aux éleveurs.

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Un camion espagnol et des supermarchés attaqués

Plus tard, dans la nuit, deux cents manifestants se sont rassemblés sur une route à quatre voies près de Saint-Brieuc pour arrêter les camions et vérifier leur cargaison. Ils ont ainsi vidé un camion frigorifique contenant de la charcuterie espagnole, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le contenu de quelques bennes a été déversé devant l'entrée de la préfecture et des tas de paille enflammés sous les applaudissements des manifestants. Ils devaient ensuite se repartir en plusieurs groupes et continuer leurs actions, en ciblant notamment des hypermarchés et un abattoir

En Loire-Atlantique, à Saint-Etienne-de-Montluc, la SCA Ouest, plus grande centrale d'achat de l'enseigne Leclerc du grand Ouest, a été visée. Là, avec une vingtaine de tracteurs, 200 à 300 agriculteurs ont déversé du fumier et du lisier. À Quimper c'est un supermarché Lidl qui a été saccagé.

Dans les autres régions, les actions ont été plus modestes. Dans le Lot, à Cahors, environ 200 agriculteurs ont déversé du foin et de la terre devant les enseignes Carrefour et Leclerc, en prévenant qu'ils se réservaient la possibilité d'actions "dans les hypermarchés pendant l'été".

Avec AFP