Plusieurs survivants de l’attentat de Sousse, perpétré le 26 juin en Tunisie, ont évoqué dans la presse britannique la présence d’un second tireur aux côtés de l’auteur présumé, abattu par la police. Le ministère de l’Intérieur tunisien dément.
Combien de terroristes ont semé la mort à Sousse, le 26 juin ? Plusieurs survivants ont affirmé récemment, dans la presse britannique, qu’il y avait un deuxième tireur aux côtés de Seifeddine Rezgui, lors de la tuerie qui a fait 38 morts dans un hôtel et sur une plage de Port El Kantaoui, zone touristique de Sousse, au sud de Tunis.
Des témoins ont évoqué la présence d’un deuxième homme en "short rouge". Steeve Johnson, agent de police britannique à la retraite, dit l’avoir vu en train de tirer à l’arme automatique. "J’ai vu un homme en short rouge tirer à bout portant sur une personne allongée dans un transat. Il était à moins de 20 mètres de moi", a-t-il raconté au "Daily Mirror" ou encore au "Telegraph".
Kirsty Murray, une infirmière britannique blessée par balle aux deux jambes, est également persuadée qu’elle et son fiancé ont été attaqués par un deuxième homme. Alors que Rezgui a utilisé une Kalachnikov, la jeune femme a raconté au "Daily Mail" que son assaillant possédait un pistolet de plus petit calibre."Mon compagnon et moi sommes sûrs qu’il y avait plus d’un tueur – il fallait aux moins deux monstres pour perpétrer un tel massacre !", insiste-t-elle.
Cette thèse du second tireur a enfin été corroborée par une "source de sécurité tunisienne", citée sans plus de détail par le "Daily Mail", ainsi que par le témoignage d’un médecin qui a soigné l’un des blessés à Sousse. Le Dr Abdelmajid Mselmi a expliqué sur la radio tunisienne Mosaïque FM avoir constaté des blessures "de nature différente", tirant la conclusion que les balles venaient de deux armes distinctes.
Le ministère de l'intérieur dément
Il n’en a pas fallu plus pour que la rumeur enfle dans les médias. Mais le porte-parole du ministère tunisien de l’Intérieur, Mohamed Ali Aroui, a aussitôt réagi pour la faire taire. Le 1er juillet dans la matinée, il a rappelé sur Mosaïque FM que seuls les médecins légistes et la police technique étaient en mesure de certifier ou d’infirmer cette hypothèse, et que leur rapport n’était pas encore prêt.
"Les premiers résultats de l’investigation indiquent que tous les projectiles qui ont blessé ou tué les victimes proviennent de la même arme", a-t-il déclaré, ajoutant que l’impact des balles peut varier en fonction de la distance entre la cible et le tireur.
La confusion générée par un tel massacre a pu conduire les survivants à différentes interprétations des faits. D’autres témoins cités par "The Guardian" ont notamment fait part du même "homme au short rouge" armé, mais selon eux, il essayait de tirer sur Seifeddine Rezgui et non sur les touristes.