"Cette flottille n'est rien d'autre qu'une démonstration d'hypocrisie et de mensonges". C'est ainsi que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a qualifié la flottille qui a tenté, lundi 29 mai, de briser le blocus de la bande de Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé avoir empêché une flottille de cinq bateaux transportant des militants étrangers d'atteindre l'enclave palestinienne.

Des militaires de la marine israélienne sont montés à bord du navire de tête dans les eaux internationales et ont procédé à sa fouille. Le bateau a ensuite été contraint d'accoster au port israélien d'Ashdod, indique un communiqué de l'armée israélienne qui affirme que l'opération s'est déroulée sans violence. Selon le chef du gouvernement israélien, cette initiative "ne fait qu'aider l'organisation Hamas".

Une porte-parole militaire a confirmé à l'AFP que le bateau était le navire suédois "Marianne de Göteborg". Ce navire fait partie de la "Flottille de la liberté III", un convoi de quatre navires transportant une cinquantaine de militants pro-palestiniens de 17 pays voulant briser le blocus, comme le député arabe israélien Bassel Ghattas et l'ancien président tunisien Moncef Marzouki.

Selon un communiqué de l'ONG pro-palestinienne International Solidarity Movement (ISM), les bateaux avaient pris la mer samedi et transportaient des panneaux solaires dans le but d'aider à résoudre les problèmes d'électricité dans la bande de Gaza, ainsi que du matériel médical.

"Un nouvel acte de piraterie d’Israël"

La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine a dénoncé "un nouvel acte de piraterie de la part l’armée israélienne", qui impose un blocus "illégalement à la population de la bande de Gaza". "À 2 h  du matin, la 'Marianne' a été encerclée par trois bateaux de la marine israélienne alors qu’elle naviguait à environ 100 milles nautiques en direction de la bande de Gaza. Les passagers et l’équipage ont été kidnappés, le bateau détourné, amenés de force en Israël", est-il indiqué dans un communiqué publié lundi, qui rappelle qu’Israël n’a pas de souveraineté sur les eaux internationales.

Plusieurs bâtiments ont été affrétés ces dernières années pour tenter de percer le blocus mis en place par Israël contre la bande de Gaza, territoire palestinien administré par le Hamas. Il y a cinq ans, une de ces expéditions avait mal tourné. En mai 2010, neuf militants turcs pro-palestiniens avaient été tués dans l'intervention des commandos israéliens contre la "flottille pour Gaza", qui tentait d'apporter une aide humanitaire au territoire palestinien. Un dixième est décédé des suites de ses blessures en mai 2014.

Avec AFP et Reuters