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Les créanciers pressent la Grèce d'accepter leur "offre exceptionnellement généreuse"

L'Europe presse la Grèce d'accepter l'offre des créanciers d'Athènes, qualifiée par la chancelière allemande Angela Merkel "d'exceptionnellement généreuse". Le Premier ministre grec Alexis Tsipras dénonce lui des "ultimatums" et un "chantage".

L'atmosphère n'est pas au beau fixe à quelques jours d'un possible défaut grec. Du côté de Bruxelles, on évoque, vendredi 26 juin, "une absence totale de convergence" entre les créanciers d'Athènes et la Grèce. Le Premier ministre grec Alexis Tsipras dénonce, quant à lui, "les ultimatums et chantage" de l'ex-Troïka (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne et Union européenne).

Athènes doit en effet rembourser 1,6 milliards d'euros au FMI avant mardi 30 juin. Mais sans accord, d'ici là, avec ses créanciers pour obtenir la dernière tranche d'aide de 7 milliards d'euros, la Grèce n'a pas l'argent pour faire face à cette échéance.

15,5 milliards d'euros en plus

L'Europe presse donc Alexis Tsipras d'accepter la dernière mouture de l'accord concocté par les créanciers. La chancelière allemande Angela Merkel a qualifié l'offre d'"exceptionnellement généreuse", tandis que son ministre des Finances, Wolfgang Schaüble, a affirmé que c'était dorénavant à Athènes de faire des concessions.

Les créanciers proposent, en échange de certaines contreparties, de prêter 15,5 milliards d'euros de plus à Athènes en plusieurs tranches d'ici à novembre.

"Demandes étranges" et "chantage"

Mais pour le gouvernement grec, cette proposition ne fait que repousser le problème. Surtout, les créanciers insistent pour qu'Athènes réforme encore davantage le système des retraites, ce qu'Alexis Tsipras a défini comme sa ligne rouge. C'est pourquoi Yanis Varoufakis, le ministre grec des Finances, a évoqué des "demandes étranges", tandis que son Premier ministre qualifie ces nouvelles propositions de "chantage". 

Les conditions ne sont donc pas idéales pour qu'un accord soit trouvé samedi 27 juin. "Il faut y arriver, pour la simple et bonne raison qu'un compromis doit encore passer au Parlement grec puis devant les Parlements de plusieurs États membres [de la zone euro, essentiellement l'Allemagne, en fait, NDLR]", a souligné Jeroen Dijsselbloem, le patron de l'Eurogroupe qui rassemble les ministres des Finances de la zone euro.

Dans le meilleur des cas, donc, Athènes trouverait un terrain d'entente avec ses créanciers samedi, puis réunirait son Parlement dimanche. Il faudrait, enfin, que le Parlement allemand se prononce, lundi, sur un éventuel accord.