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Le secrétaire général de l'Otan assure que son organisation ne veut pas d'une "course à l'armement" avec la Russie, mais elle se voit obligée de répondre à ses "actes agressifs" en Europe en procédant à une augmentation sans précédent de ses forces.

Au lendemain de l'annonce par les États-Unis d'un prochain déploiement d'armements lourds dans les pays de l'Europe centrale et orientale, les ministres de la Défense de l'Otan sont réunis à Bruxelles pour débattre des nouveaux défis en matière de sécurité.

À cette occasion, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, a affirmé que son organisation ne cherchait pas à s’engager dans une "course aux armements" avec la Russie de Vladimir Poutine. D'après lui, elle se trouve cependant obligé de répondre à des "actes agressifs" en renforcant ses forces.

"L'Otan ne sera pas entraînée dans une course aux armements, mais nous devons garder nos pays en sécurité", a-t-il ainsi déclaré avant la réunion des ministres.

"L'Otan doit répondre quand l'environnement sécuritaire change fondamentalement", a-t-il précisé, rappelant que la donne avait changé à l'Est en raison de la crise en Ukraine, mais aussi au Sud avec l'organisation de l'État islamique en Irak, la guerre en Syrie et le chaos en Libye.

"Annexer une partie d'un territoire n'est pas (un acte) défensif, c'est un acte d'agression", a-t-il fait valoir à propos de la Crimée. "C'est la première fois depuis la fin de la (Seconde) Guerre mondiale qu'un pays en Europe s'empare d'une partie d'un autre".

En mars 2014, l’Otan avait protesté contre cette annexion en interrompant toute coopération pratique avec la Russie en avril de la même année. "La Russie continue d'envoyer des troupes, des forces, des équipements pour déstabiliser l'est de l'Ukraine", où le conflit avec les séparatistes pro-russes a fait plus de 6 400 morts en 14 mois. "Il n'y a aucun doute que la Russie est responsable d'actes agressifs en Europe", a insisté Jens Stoltenberg.

Augmentation de la force de réaction

Réunis jusqu'à jeudi à Bruxelles, les ministres de la Défense de l'Otan doivent donner leur feu vert à l'élargissement de la force de réaction de l'Alliance (NRF), qui passe de 13 000 à plus de 30 000 hommes. L'Otan a multiplié les exercices sur son flanc Est, envoyé davantage de navires dans la Baltique et en mer Noire, et augmenté le nombre des avions de chasse effectuant des missions de "police de l'air" au-dessus des pays baltes.

Les ministres doivent aussi lancer les préparatifs pour que la force "fer de lance" de l'Otan, une brigade de 5 000 hommes, dont certaines unités seront déployables en 48 heures en cas de crise, soit appuyée par des moyens maritimes et aériens, mais aussi des unités de forces spéciales.

Les mesures de renforcement militaire de l'Otan sont "défensives, proportionnées et conformes à toutes nos obligations internationales", a assuré le secrétaire général de l’Otan. Selon lui, la Russie a en revanche "organisé de nombreux exercices éclair et les a utilisés pour envoyer des troupes en Crimée et pour déstabiliser l'est de l'Ukraine".

Avec AFP