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Des membres d'une milice ont lancé un assaut, vendredi, contre le consulat de Tunisie à Tripoli, en Libye, enlevant dix de ses employés. La Tunisie est l'un des derniers pays à avoir conservé une représentation diplomatique dans la capitale libyenne.

Des membres d’une milice ont investi le consulat de Tunisie à Tripoli, en Libye, vendredi 12 juin, où ils ont enlevé dix des employés, a annoncé le ministre tunisien des Affaires étrangères. Ce dernier a vivement condamné, dans un communiqué, l’attaque contre la souveraineté internationale tunisienne et la violation des lois internationales.

"À la suite de l'intrusion d'éléments d'une des phalanges armées libyennes à Tripoli au siège du consulat général à Tripoli et de l'enlèvement de dix fonctionnaires de la mission, une cellule de crise a été formée", a indiqué la présidence du gouvernement tunisien dans un communiqué.

Le ministre de l’Intérieur libyen a indiqué samedi que les diplomates étaient "bien traités" et qu’un contact avait été établi avec leurs ravisseurs.

Le ministère n'a pas identifié les assaillants, alors que Tripoli est sous le contrôle des milices islamistes de Fajr Libya, en guerre contre celle des autorités élues réfugiées à Tobrouk (dans l'est du pays).

La Tunisie est l'un des derniers pays à avoir conservé une représentation diplomatique dans la capitale libyenne, contrôlée par un gouvernement qui n'est pas reconnu par la communauté internationale.

Selon des correspondants de l'AFP a Tripoli, le secteur a été complètement bouclé et des forces de sécurité appelées "sécurité des diplomates" empêchaient les journalistes de s'approcher des lieux ou de prendre des photos.

"Tous les services de l'État suivent avec beaucoup d'intérêt et de préoccupation les développements de cet incident, en coordination avec les parties libyennes, régionales et internationales, afin de libérer dans les plus brefs délais l'équipe de la mission tunisienne et garantir leur intégrité physique", a souligné de son côté la diplomatie tunisienne.

Des précédents

Cette dernière a par ailleurs une nouvelle fois appelé ses ressortissants en Libye à la prudence, à quitter le territoire "si possible", et à ne pas se rendre dans ce pays "dans les conditions actuelles sauf nécessité absolue".

Les groupes armés libyens, qui s'affrontent sur fond de guerre civile, utilisent souvent l'enlèvement ou l'arrestation de ressortissants étrangers pour obtenir la libération de Libyens arrêtés à l'étranger.

Un diplomate et un employé de l'ambassade tunisienne à Tripoli avaient déjà été détenus en 2014 en Libye avant d'être libérés.

Un groupe se réclamant de la branche libyenne de l'organisation jihadiste État islamique, en plein essor en Libye, avait par ailleurs revendiqué en janvier l'assassinat de deux journalistes tunisiens, Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari.

Plus récemment, en mai dernier, Tunis avait négocié pendant une dizaine de jours la libération de 254 Tunisiens détenus par une milice de Fajr Libya en représailles à l'arrestation en Tunisie de l'un de ses chefs.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est déchirée entre différentes milices armés. Deux gouvernements se disputent le contrôle du pays : l'un, reconnu par la communauté internationale, qui siège dans l'est du pays, l'autre à Tripoli sous contrôle de Fajr Libya.

Avec AFP et Reuters

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