Deux personnes soupçonnées d’avoir aidé Sid Ahmed Ghlam, un étudiant algérien qui fomentait des attentats à Villejuif, ont été mises en examen jeudi et écrouées. Les deux suspects nient avoir eu connaissance des projets de Ghlam.
Deux suspects, âgés de 35 et 38 ans, ont été mis en examen et écroués, jeudi 11 juin, pour association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes en relation avec une entreprise terroriste. Ils sont soupçonnés d’avoir aidé logistiquement Sid Ahmed Ghlam, un étudiant algérien, à fomenter des attentats contre des églises à Villejuif (région parisienne).
Les enquêteurs ont la conviction que cet étudiant âgé de 24 ans, arrêté en avril 2015, n'a pu se préparer seul et qu'il a été "téléguidé" depuis la zone irako-syrienne. Dans l'intention de passer à l'acte, il a bénéficié "d'une aide qui s'est traduite par des véhicules et de la fourniture d'armement", avait affirmé le procureur de Paris, François Molins.
>> À lire sur France 24 : le portrait de Sid Ahmed Ghlam
Le premier suspect, âgé de 35 ans, a été arrêté à Limay, le second à Mantes-la-Jolie, deux villes des Yvelines où ils résident. Les deux hommes nient avoir eu connaissance des projets de Sid Ahmed Ghlam, selon une source proche du dossier. Fin avril, un homme de 33 ans, Abdelkader J., soupçonné lui aussi d'avoir apporté une aide à l'étudiant algérien, avait été mis en examen et écroué.
Balle dans le pied
Lors l’arrestation de Sid Ahmed Ghlam, le 19 avril, les policiers avaient retrouvé un arsenal conséquent dans sa voiture et dans sa chambre d'étudiant à Paris : quatre fusils d'assaut kalachnikov, un pistolet, un revolver, des gilets pare-balles et des gilets multipoches, des munitions et des documents manuscrits avec des cibles potentielles.
Le matin du 19 avril, l'étudiant est soupçonné d'avoir tué par balles une jeune femme, Aurélie Châtelain, dans sa voiture à Villejuif. Pourquoi ? Le mystère reste entier. C'est dans cette ville du Val-de-Marne qu’il aurait eu pour projet d'attaquer au moins une église, à la demande de commanditaires à l'étranger.
Le 19 avril toujours, Sid Ahmed Ghlam a appelé le Samu, se disant victime d'un vol à main armée. Il est blessé par balle au pied. C’est lors de la vérification de son identité que les autorités découvrent, de manière fortuite, que le jeune homme est fiché. Lors de sa mise en examen, il a contesté tous les faits qui lui étaient reprochés, selon ses avocats.
1 750 personnes impliquées dans des filières jihadistes
L'arrestation de Sid Ahmed Ghlam a eu lieu moins de quatre mois après les attentats de Paris, qui avaient fait 17 morts en janvier et à l'issue desquels les tueurs, les frères Kouachi et Amédy Coulibaly, avaient eux aussi trouvé la mort.
La France est confrontée à l'afflux de jihadistes vers les zones tenues par l'organisation de l’État Islamique en Irak ou en Syrie, mais aussi au risque de passage à l'acte sur le territoire national, avec des consignes données depuis l'étranger. Dimanche, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a indiqué que 1750 personnes étaient recensées "pour leur implication à un titre ou à un autre dans des filières jihadistes".
Avec AFP