Cinq jours après le naufrage d'un bateau de croisière chinois sur le Yangtsé, le bilan a atteint 331 morts. Plus de 100 personnes restent portées disparues, seuls une quinzaine de survivants ont été retrouvés.
Le dernier bilan officiel du naufrage du bateau de croisière l’Étoile de l’Orient rendu public samedi 6 juin par l’agence Chine Nouvelle fait état de 331 morts. Mais le chiffre définitif devrait encore s’élever alors que les autorités chinoises ont admis qu’il n’y avait plus d’espoir de retrouver des survivants.
Le bateau chinois transportait 456 personnes sur le Yangtsé lorsqu’il a chaviré sous l’effet d’une tornade, la plupart des passagers étaient des retraités et des personnes âgées. Seuls 14 survivants ont été retrouvés, dont le capitaine. Une centaine de personnes restent pour l'heure portées disparues.
Les équipes de sauvetage continuent de fouiller la cabine du navire, qui a été redressé vendredi. Un porte-parole du ministère des Transports, Xu Chengguang, a assuré que cette opération avait été décidée "sur la base de l'opinion générale qu'il n'y avait plus de possibilité de survie" dans l'épave. Jiang Zhao, le directeur général de l'entreprise qui exploite l'Étoile de l'Orient, s'est incliné en guise d'excuses.
La colère des familles
Quelque 1 200 proches des disparus étaient réunis vendredi sur les lieux du naufrage, étroitement contrôlés par les forces de l'ordre. Beaucoup d’entre eux ont laissé éclater leur mécontentement en raison du manque d’informations.
"Tout ce qu'on nous donne, ce ne sont que des paroles soigneusement pesées, pleines de contre-vérités", s’est ainsi énervé vieil homme, qui s'était glissé dans une conférence de presse avant de devoir en sortir, escorté par des policiers.
Certains proches des victimes se demandent notamment pourquoi la plupart des survivants sont des membres de l'équipage qui, en outre, ont eu le temps de mettre des gilets de sauvetage sans pour autant donner l'alarme. Considéré comme "un employé modèle", le capitaine du navire Zhang Shunwen, 52 ans, toujours en garde à vue pour les besoins de l'enquête, avait été repêché par un patrouilleur "deux heures" après le naufrage dans les eaux du Yangtsé avec son chef-mécanicien.
Sur l'application de messagerie WeChat, une pétition circule entre les familles des victimes, exigeant que les dirigeants du pays présentent des "excuses formelles" ainsi que l'ouverture d'une enquête auprès de l'opérateur du navire et des agences de tourisme impliquées. La pétition réclame aussi des indemnisations, et en appelle à la "peine de mort" pour le capitaine.
Il s'agit de la catastrophe la plus grave de ce type en Chine depuis près de 70 ans. En 1948, l'explosion du bateau à vapeur Kiangya sur le fleuve Huangpu avait provoqué la mort de plus de 1 000 personnes.
Avec AFP et Reuters