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Centrafrique : l'ONU va enquêter sur la gestion de l'affaire des viols présumés

L'ONU a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête externe indépendante pour déterminer si l'affaire des agressions sexuelles présumées d'enfants par des soldats français et africains déployés en République centrafricaine avait été bien menée.

Dans la sordide affaire des agressions présumées d’enfants en Centrafrique, l’ONU a décidé mercredi 3 juin, de mettre en place une enquête externe indépendante. Elle portera non pas sur les faits eux-mêmes mais sur la manière dont l'organisation internationale a géré l'affaire d'agressions sexuelles présumées d'enfants par des soldats français et africains en République centrafricaine, a indiqué son porte-parole mercredi.

"L'intention du secrétaire général (Ban Ki-moon) est de faire en sorte que les Nations Unies ne déçoivent pas les victimes d'abus sexuels, en particulier lorsque ces abus sont commis par ceux qui sont censés les protéger", a expliqué le porte-parole Stéphane Dujarric. 

Selon lui, l'ONU annoncera "dans les prochains jours" à qui sera confié cet examen qui portera sur cette affaire en Centrafrique ainsi que sur la manière dont l'organisation "répond aux graves informations de cette nature".

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Les Nations unies ont été vivement critiquées pour leur lenteur à répondre aux allégations d'abus sexuels très graves sur des enfants, qui font actuellement l'objet d'une enquête des autorités françaises.

L'ONU a notamment été accusée d'avoir temporairement sanctionné un fonctionnaire qui avait, de sa propre initiative, transmis un rapport aux autorités françaises pour les alerter.

L'affaire a été révélée en avril par le quotidien britannique The Guardian sur la base d'un rapport de l'ONU contenant des témoignages d'enfants affirmant avoir été violés par des militaires français au début de l'intervention française en Centrafrique, entre décembre 2013 et juin 2014, en échange de nourriture.

Quatorze soldats français mis en cause

La France a annoncé le mois dernier que 14 soldats français sont mis en cause dans cette affaire potentiellement désastreuse pour l'image de la France et de son armée en Afrique.

Les enfants, âgés de 8 à 13 ans, auraient également été violés par des soldats du Tchad et de Guinée équatoriale.

"Il y a des procédures qui ont échoué ici", a reconnu M. Dujarric devant les journalistes. "Cela n'a pas été géré comme le secrétaire général l'aurait voulu".

Les soldats mis en cause n'étaient pas placés sous l'autorité de l'ONU.

Pour Aids Free World, qui a publié un rapport interne de l'ONU, de hauts responsables onusiens étaient au courant de ces accusations de viols mais n'ont rien fait.

L'ONG a salué l'annonce de l'ONU, appelant à ce que l'enquêteur indépendant puisse avoir accès aux décisions prises à tous les niveaux hiérarchiques des Nations unies, y compris dans l'entourage de M. Ban.

Avec AFP