Presse internationale, mardi 2 juin 2015. Au menu de cette revue de presse, la réunion aujourd’hui à Paris des pays membres de la coalition internationale en Syrie et en Irak, et le sort des enfants africains réfugiés en Algérie.
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On commence cette revue de presse internationale avec la réunion aujourd’hui à Paris des pays de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.
Ce sommet est destiné à discuter de la stratégie à adopter face aux avancées du groupe Etat islamique en Irak et en Syrie. 4.000 raids et dix mois après le début de leur engagement, les Alliés n'ont toujours pas réussi à stopper les jihadistes, loin de là, au point que certains commencent à se demander si la victoire n’est pas en train de se transformer en «mirage», pour reprendre le mot du New York Times, qui rappelle qu’il y a quelque semaines encore, le gouvernement irakien se disait en route pour la reconquête - c’était au mois de mars, et l’armée venait de reprendre Tikrit. Un discours laminé par la prise de Ramadi en Irak, puis de Palmyre, en Syrie. Que faire pour venir à bout de l’organisation de l’Etat islamique? Les armes qui affluent de l’étranger vont-elles contribuer à sa défaite, ou au contraire contribuer à aggraver la situation? Et s’il fallait au contraire attendre que ses propres divisions internes viennent à bout de l’organisation de l’Etat islamique? suggère une tribune de Mia Bloom, qui évoque le ressentiment des djihadistes locaux à l’égard des combattants étrangers, mieux payés et perçus comme mieux traités par l’organisation, notamment en ce qui concerne l’attribution des femmes capturées - les étrangers se plaindraient toutefois davantage de leurs conditions de vie, exprimant souvent leur déception sur les réseaux sociaux. Des désillusions et des divisions que l’Occident pourrait chercher à exploiter davantage, selon Mia Bloom.
Certains proposent plutôt la création d’un groupe de contact, pour tenter d’élaborer une solution politique. Pour l’ancien adjoint au secrétaire d’Etat Christopher R. Hill, qui livre une tribune dans le journal émirati Gulf News, le fait de fournir des armes aux combattants même modérés est une façon de prolonger la violence, de tuer encore plus de civils, et constitue donc une «solution» à éviter. Point de salut sans projet politique, dit-il, en évoquant des discussions qui ne devraient exclure personne, mais au contraire réunir tous ceux qui le souhaitent. Comprenant que l’idée puisse paraître invraisemblable dans le contexte actuel, Christopher Hill rappelle à quel point une telle perspective était tout aussi inenvisageable du temps de la guerre en Bosnie, ce qui n’avait pas empêché l’ancien président Jimmy Carter de parvenir à convaincre ses partenaires que, oui, il était nécessaire d’aller parler au chef des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, le même Karadzic qui est aujourd’hui dans une cellule à La Haye pour génocide. «Il ne faut pas dire qu’il y a des interlocuteurs avec lesquels on ne parlera jamais», plaide Hill, en affirmant que Milosevic, hier, c’est Assad, aujourd’hui.
A la Une encore ce matin, le sort de ces milliers de réfugiés qui tentent de gagner l’Europe. Plus de 5 000 migrants ont été secourus en Méditerranée depuis la semaine dernière. D’après Frontex, l’agence européenne chargée de surveiller les frontières extérieures de l’espace Schengen, il s’agit de «la plus grande vague d’immigrants de 2015». Des réfugiés que la série noire de naufrages de ces derniers mois, n’a pas dissuadés pas de tenter leur chance, parfois avec leurs enfants, comme ces Africains rencontrés par El Watan dans un squatt de la banlieue d’Alger.
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