Les Taliban ont revendiqué mercredi matin l'attaque contre un hôtel de Kaboul mise en échec par les forces gouvernementales afghanes après plusieurs heures d'affrontements.
Les forces de sécurité afghanes ont abattu tôt mercredi 27 mai à Kaboul quatre combattants talibans. Lourdement armés, ils avaient tenté de prendre d'assaut un hôtel fréquenté par des Occidentaux, propriété de la famille du ministre des Affaires étrangères Salahuddin Rabbani.
Tirs et explosions ont retenti toute la nuit dans le quartier huppé de Wazir Akbar Khan, où quatre hommes armés d'un lance-roquettes, d'un lance-grenades et de fusils d'assaut AK47, ont tenté de pénétrer dans l'hôtel Heetal.
L'attaque, lancée vers 23H00 (18H30 GMT mardi) et revendiquée par les Talibans, "n'a fait aucune victime civile ni militaire", a annoncé le vice-ministre de l'Intérieur Mohammad Ayoub Salangi.
Les assaillants se sont heurtés aux gardes de sécurité de l'établissement qui ont aussitôt riposté et les ont contraints à s'abriter derrière des arbres, avait expliqué le porte-parole de la police de Kaboul Ebadullah Karimi alors que l'attaque était toujours en cours. "Heetal est très bien protégé. Après une ou deux explosions, nos gardes ont commencé à tirer sur les assaillants qui n'ont pas pu pénétrer à l'intérieur", a déclaré le gérant de l'hôtel, M. Beizhan.
L'hôtel Heetal avait été endommagé en 2009 par un attentat-suicide devant son entrée, qui avait fait huit morts et 40 blessés. Le quartier de Wazir Akhbar Khan, qui abrite plusieurs ambassades et résidences pour diplomates, a été la cible des Talibans à plusieurs reprises par le passé.
Davantage de victimes civiles
Les Talibans ont lancé fin avril leur traditionnelle "offensive de printemps", qu'ils ont baptisée "Azm" ("Détermination"), marquée depuis par des attentats réguliers et des combats quasi quotidiens contre les forces de sécurité afghanes.
Ces dernières 24 heures, au moins 26 policiers et soldats, ainsi qu'une femme, ont été tués dans une série de raids rebelles talibans dans le sud instable de l'Afghanistan, ont annoncé plus tôt dans la journée de mardi les autorités locales. Lundi, plus de 70 civils ont été blessés lorsqu'un kamikaze taliban a précipité un camion chargé d'une tonne d'explosifs contre un complexe gouvernemental dans le sud du pays.
Bien que les Talibans disent viser avant tout les forces de sécurité afghanes, qui payent un lourd tribut au conflit, et leurs alliés occidentaux, ces attaques tuent de plus en plus de civils, selon l'ONU, qui a recensé une hausse de 16 % du nombre de victimes civiles dans les 4 premiers mois de 2015 par rapport à la même période en 2014.
Une marge de manœuvre encore faible pour le gouvernement afghan
La nouvelle "saison des combats" est la première sans la présence massive des forces internationales. Avec le départ de l'essentiel des troupes de combat de l'Otan en décembre, les forces de sécurité afghanes sont seules face à l'insurrection talibane. Une force résiduelle de quelque 12 500 hommes est restée sous la bannière de l'Otan pour assurer la formation de l'armée locale jusqu'en 2016.
Le gouvernement afghan est critiqué pour son incapacité à mettre fin à ces violences, favorisées selon ses détracteurs par la récente vacance du pouvoir dans certains secteurs, le gouvernement n'ayant toujours pas fini de former son gouvernement, plus de six mois après l'intronisation du président
Ashraf Ghani, successeur d'Hamid Karzaï.
Avec AFP