
Le gouvernement burundais a appelé ses concitoyens à participer au financement des prochaines élections et a ouvert une souscription publique. Dans le même temps la France a fait savoir qu'elle suspendait sa coopération militaire avec le pays.
Le gouvernement burundais a appellé mardi 26 mai ses concitoyens à participer au financement des prochaines élections. "Le gouvernement invite les citoyens patriotes (...) à une contribution volontaire pour appuyer les efforts déjà consentis par les amis du Burundi" pour financer les élections, indique ainsi un communiqué de la présidence, qui précise qu'un compte dédié a été ouvert auprès de la Banque du Burundi.
"Appuyé par ses partenaires, le gouvernement a déjà rassemblé une bonne partie des moyens nécessaires pour la tenue des élections générales prévues respectivement le 5 juin pour les conseillers communaux et députés, le 26 juin pour la présidentielle et le 17 juillet pour les sénateurs", explique le communiqué.
Le Burundi est secoué depuis un mois par un vaste mouvement de contestation populaire, concentré essentiellement dans la capitale Bujumbura, contre la candidature à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza à la présidentielle du 26 juin.
Les manifestations, quasi quotidiennes, ont été émaillées de nombreux heurts avec la police, avec près d'une trentaine de morts, et une instabilité grandissante dans la capitale. Un opposant a été assassiné samedi soir et trois personnes tuées la veille dans des jets de grenades sur la foule.
Dans ce contexte, les communales et législatives avaient déjà été reportées d'une dizaine de jours au 5 juin.
Belgique, Pays-Bas et Suisse avaient annoncé à la mi-mai la suspension de leur aide au processus électoral et demandé le report des élections, n'estimant pas réunies les "conditions minimales" pour ces scrutins. Un diplomate européen avait expliqué que l'Union européenne n'avait elle pas eu besoin de décréter formellement de suspension, mais qu'étant donné les circonstances, son aide était aussi de facto bloquée.
Officiellement, le processus électoral devrait coûter quelque 60 millions de dollars (55 millions d'euros) et le Burundi avait jusqu'ici dit pouvoir en assumer 21 M USD (19 M EUR). Il avait demandé 39 M USD (35 M EUR) d'aide.
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La France suspend sa coopération sécuritaire avec le Burundi
Dans le même temps, Paris a décidé de suspendre sa coopération sécuritaire avec le Burundi, dans les domaines de la police et de la défense, a-t-on appris mardi de source diplomatique française à Bujumbura. Côté armée, cette suspension concerne les formations de militaires participant aux missions de maintien de la paix à l'extérieur du Burundi – des mission très lucratives, vitales pour l'armée – et celles d'autres unités spécialisées. Mais le gel porte aussi sur des formations techniques de la police, selon la source diplomatique.
Avec AFP