Jugé pour "participation à une entreprise terroriste", un collégien de 14 ans a été condamné à deux ans de prison, mardi en Autriche. Il se réclamait du jihadisme et était accusé d'avoir voulu faire exploser une bombe dans une gare de Vienne.
La justice autrichienne a condamné mardi 26 mai à deux ans de prison, dont huit mois ferme, un adolescent de 14 ans se réclamant du jihadisme et accusé d'avoir voulu faire exploser une bombe dans une gare de Vienne, en Autriche, à l'automne dernier.
Ce collégien d'origine turque a plaidé coupable pour "participation à une entreprise terroriste", lors d'une audience devant le tribunal de Sankt Pölten.
Arrêté en octobre 2014 dans cette ville située à 70 km à l'ouest de Vienne, alors qu'il se trouvait à l'école, il a reconnu avoir cherché à fabriquer une bombe pour la faire exploser dans l'une des principales gares de la capitale autrichienne.
Au cours d'une perquisition, de nombreuses images extrêmement violentes de propagande de l'organisation de l’État islamique (EI) ont été trouvées dans l'ordinateur, le téléphone et la console de jeux de l'adolescent.
Le collégien a "activement" cherché à se procurer les composants de la bombe, selon le parquet. Il a également indiqué vouloir se rendre en Syrie pour combattre aux côtés de l’EI.
Il commence à se radicaliser début 2014
Selon les enquêteurs, l'adolescent, arrivé en Autriche en 2007, a commencé à se radicaliser début 2014, d'abord sur Internet, puis en se rapprochant de contacts de l'EI à Vienne. Les autorités ont été alertées par son entourage.
Arrêté une première fois le 28 octobre, l'adolescent avait été relâché au bout de deux semaines en raison de son jeune âge, et placé sous contrôle judiciaire. Mi-janvier, il avait toutefois enfreint aux conditions de son contrôle judiciaire en fuguant en compagnie d'un ami de 12 ans, qu'il voulait convaincre de rejoindre la Syrie avec lui.
Les deux jeunes avaient disparu des radars pendant quatre jours avant d'être arrêtés dans un snack de Vienne le 16 janvier, après que la police avait été alertée par la mère du suspect.
L'adolescent a été replacé en détention provisoire où il se trouve donc depuis plus de quatre mois, une durée rare à son âge mais justifiée selon le parquet par la gravité des faits qui lui sont reprochés, ainsi que par un risque avéré de fuite.
Plus de 200 personnes, dont des femmes et des mineurs, ont rejoint la Syrie et l'Irak depuis l'Autriche, selon les autorités. Quelque 70 suspects sont revenus dans le pays et plusieurs d'entre eux sont emprisonnés en attente d'un jugement.
Avec AFP et Reuters