
Trois légendes du football mondial, l'Argentin Diego Maradona, le Français Michel Platini et le Portugais Luis Figo ont attaqué en des termes acerbes le patron de la Fifa en course pour un cinquième mandat consécutif.
Les légendes du football mondial se liguent contre Sepp Blatter, qui se présente pour un cinquième mandat consécutif à la tête de la Fifa. "Nous avons un dictateur à vie", a affirmé Diego Maradona dans une tribune publiée par le quotidien "The Daily Telegraph". L'élection se tiendra vendredi à Zurich où le Suisse, âgé de 79 ans et en poste depuis 1998, partira largement favori. Son seul adversaire est le prince jordanien Ali, 39 ans et l'un des sept vice-présidents de la fédération suprême du football mondial.
"Sous Sepp Blatter, la Fifa est devenue une honte et une douloureuse gêne pour nous autres qui aimons le football", a également écrit l'ancienne gloire du ballon rond argentin dans l'édition du quotidien britannique datée du 25 mai.
"J'appelle Blatter 'l'homme de glace', parce qu'il lui manque l'inspiration et la passion qui constituent le cœur même du football. S'il incarne le visage du football international, alors nous sommes bien mal embarqués", a ajouté Maradona.
"Alors que personne ne soutient ouvertement Blatter, beaucoup pensent qu'il va remporter son cinquième mandat, une absurdité !", a encore déclaré le vainqueur du Mondial 1986.
De son côté, Michel Platini, l’ancien meneur de jeu des Bleus et de la Juventus, a accusé Sepp Blatter d'avoir "menti" lorsqu'il avait promis en 2011 de ne pas se représenter pour un cinquième mandat. Dans une interview accordée au journal "L'Équipe", le président de l'UEFA rappelle qu'il avait demandé aux Fédérations européennes de soutenir Blatter en 2011, lors de la précédente élection, "sur la base d'une promesse qu'il avait faite". "Il nous avait demandé, les yeux dans les yeux, de le soutenir pour ce qui serait son dernier mandat", fait valoir le triple Ballon d’or (1983,1984 et 1985).
"Besoin de sang neuf et d'air frais"
"J'ai la désagréable impression de m'être engagé personnellement sur la base d'un mensonge", grince Platini, selon qui "la Fifa a besoin d'un nouveau leader, de sang neuf et d'air frais".
"Il faut savoir passer la main et ne pas essayer de s'accrocher à son trône coûte que coûte", tacle encore Platini, qui estime que Blatter éprouve "la peur du vide".
"Il ne reste pas, parce qu'il n'a pas fini sa mission ou parce qu'il a encore de grands projets pour la Fifa (...). Non, il a simplement peur du lendemain, car il a consacré sa vie à la Fifa, à tel point qu'il s'identifie aujourd'hui complètement à elle", juge le Français qui a apporté son soutien au Prince Ali, demi-frère du roi Abdallah II de Jordanie.
"J'ai l'intime conviction qu'Ali (...) pourrait faire un grand président de la Fifa (...)", explique Platini dans "L'Equipe", ajoutant qu'il le soutient "à titre personnel".
Selon le vainqueur de l'Euro 84, le Jordanien a "la passion du football chevillée au corps" et "toute la légitimité" puisqu'il est l'un des sept vice-présidents de la Fifa depuis 2011. Et le Prince Ali "n'est pas un politicien, il n'a pas besoin de la Fifa pour exister", poursuit Michel Platini, dans une attaque à peine voilée contre Blatter.
De son côté, Luis Figo, ex-Ballon d'Or qui a retiré sa candidature la semaine passée, s’est dit pessimiste toutefois pour le Prince Ali, en raison d'un système verrouillé selon lui. "C'est tout sauf une élection. C'est un plébiscite qui a pour objectif de remettre le pouvoir absolu à un homme", a dénoncé l’ancienne star portugaise du Real Madrid, citant sans le nommer Joseph Blatter qui n'a "même pas pris la peine de présenter un programme".
Et de conclure : "Je continue à vouloir participer à la refonte de la Fifa et serai disponible, dès lors que l'on me prouvera que l'on ne vit pas sous une dictature", a promis l'ancien capitaine de la Selecçao qui était soutenue par la Fédération portugaise de football et José Mourinho.
AFP