Six décès et quelques 100 blessés plus tard, les États-Unis sont en train d'organiser le plus important rappel de voitures de leur histoire. Trente-quatre millions de véhicules susceptibles d'être affectés par un défaut de fabrication de leurs airbags vont être retirés de la circulation, a annoncé la National Highway Safety Administration (NHTSA), l'autorité américaine en charge de la sécurité routière, mardi 19 mai.

"C'est le rappel le plus complexe en matière de sécurité dans l'histoire des États-Unis", a expliqué le secrétaire d'État aux transports, Anthony Foxx. En cause : l'entreprise japonaise Takata, qui a fourni aux principaux constructeurs automobiles du pays des airbags qui ne seraient pas, d'après les autorités, correctement scellés.

Projection d'éclats de métal

La firme nippone a pour la première fois reconnu sa responsabilité dans l'affaire, après avoir cherché à botter en touche pendant des mois. Le problème de ces airbags, conçus au début des années 2000, est qu'ils sont davantage susceptibles de s'ouvrir sans raison apparente et de manière violente, entraînant la projection dangereuse d'éclats de métal.

Le principal constructeur concerné est Honda, qui est le premier client de Takata. Certains groupes, comme Toyota ou Nissan, ont aussi décidé de rappeler des véhicules ailleurs qu'aux États-Unis. Ainsi, 1,27 million de modèles européens (dont la Toyota Yaris) seraient concernés par ce problème, assure le quotidien économique "Les Échos".

Ce rappel sans précédent risque de coûter cher à Takata qui détient, pour l'instant, environ 20 % des parts de marché mondial des airbags. Le groupe a déjà écopé d'une amende d'un million de dollars aux États-Unis pour ne pas avoir suffisament coopéré avec les enquêteurs. Des actions collectives ont également été initiées aussi bien aux États-Unis qu'au Canada.