
Le président égyptien déchu Hosni Moubarak a été condamné, samedi, ainsi que ses deux fils, à trois ans de prison pour corruption. Ils sont accusés d’avoir détourné plus de 10 millions d'euros de fonds publics.
Hosni Moubarak, président égyptien déchu, chassé du pouvoir en 2011 par une révolte populaire, a été condamné, samedi 9 mai, avec ses deux fils, Alaa et Gamal, à trois ans de prison pour avoir détourné plus de 10 millions d'euros de fonds publics.
Ils sont, en théorie, libres depuis janvier, leur peine ayant été purgée lors leur détention préventive. Mais l'ex-chef d'État est maintenu sous haute surveillance dans un hôpital militaire du Caire où il était auparavant détenu, en raison de sa santé déficiente.
Hosni Moubarak était accusé avec ses deux fils d'avoir détourné plus de 10 millions d'euros, alloués à l'entretien des palais présidentiels. Outre les trois ans de prison, tous trois ont été condamnés ensemble à payer une amende de 125 millions de livres égyptiennes (environ 15 millions d'euros) et à rembourser à l'Égypte 21 millions de livres (2,5 millions d'euros).
L’ex-raïs de 87 ans avait déjà été condamné à trois années d’emprisonnement en première instance mais la Cour de cassation avait annulé ce jugement et ordonné en janvier un nouveau procès. Le juge du tribunal du Caire a confirmé le jugement pour Hosni Moubarak mais il l'a allégé pour Alaa et Gamal, qui avaient alors écopé de quatre années de prison.
Réhabiliter l’ex-raïs ?
La décision de la Cour de cassation d'annuler le premier jugement est apparue comme une volonté de réhabiliter l'ex-raïs qui a dirigé l'Égypte d'une main de fer trente années durant. D'autant plus qu'elle était intervenue deux mois après qu'un tribunal rejugeant l'ancien président eut abandonné les accusations de complicité des meurtres de 846 manifestants durant la révolte de 2011, alors qu'il avait écopé de la prison à vie dans un premier procès.
Une clémence mal perçue au moment où l'opposition islamiste et les leaders des mouvements de la jeunesse laïque qui ont mené la révolte de 2011 étaient, eux, lourdement condamnés.
Tout cela sous le pouvoir du nouveau président Abdel Fattah al-Sissi, cet ex-chef de l'armée qui a destitué et arrêté en juillet 2013 le président islamiste Mohamed Morsi.
Le régime Sissi, très populaire pour une majorité de l'opinion publique égyptienne, est accusé par des organisations internationales de défense des droits de l'Homme d'être encore plus répressif que celui d'Hosni Moubarak.
Avec AFP