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David Cameron, qui a remporté une victoire sans appel aux élections britanniques du 7 mai, poursuit samedi la formation de son gouvernement. Il a d'ores et déjà reconduit sa garde rapprochée aux quatre postes clés.
Le grand vainqueur des élections générales britanniques, David Cameron, poursuit samedi 9 mai la formation de son gouvernement, tandis que l'opposition travailliste se cherche un nouveau chef de file, au lendemain de la démission d'Ed Miliband.
Conforté par un résultat inespéré qui lui a donné la majorité absolue, le leader des Tories a rendu visite, vendredi, à la reine Elizabeth II, au palais de Buckingham, recueillant son assentiment formel pour la formation du nouveau gouvernement, qu'il doit poursuivre samedi. Il a d'ores et déjà reconduit sa garde rapprochée aux quatre postes clés : George Osborne conserve le portefeuille des Finances et devient le numéro 2 du gouvernement, Theresa May reste à l'Intérieur, Philipp Hammond aux Affaires étrangères et Michael Fallon à la Défense.
Ces élections ont pris des allures de séisme politique. Victoire écrasante des conservateurs, raz-de-marée nationaliste en Écosse - pourtant considérée comme un fief travailliste inexpugnable -, violent camouflet pour les travaillistes, les Lib-Dem et les europhobes de Ukip. Les résultats définitifs après dépouillement des 650 circonscriptions allouent 331 députés aux conservateurs (+ 24 sièges), 232 aux travaillistes (- 26 sièges), 56 au SNP (+ 50 sièges), huit aux libéraux démocrates (- 49 sièges), 1 à l'Ukip (-1 siège).
"Le vrai travail de Monsieur Cameron commence maintenant"
"Les électeurs britanniques ont rendu un verdict écrasant sur le dos de deux grands partis nationaux, remis le pouvoir à un troisième et déclenché une révolution en Écosse", résume le "Times" dans son éditorial de samedi.
Le "vrai travail" de David Cameron "commence maintenant", écrit encore le quotidien, qui souligne comme ses concurrents les défis qui attendent le Premier ministre : maintenir l'Écosse sous la bannière de l'Union Jack, et la Grande-Bretagne dans le giron de l'Union européenne. Nombre d'analystes avaient prédit "un bain de sang" politique, et ils avaient raison.
Nigel Farage, le chef de file du parti europhobe Ukip, battu à South Thanet, a été le premier à démissionner, portant un coup sévère à son parti, pourtant crédité d'un score flatteur de près de 13 % en voix. Peu après, le leader libéral-démocrate Nick Clegg, 48 ans, a jeté l'éponge au sortir d'une nuit "dévastatrice", selon sa propre expression. Ed Miliband, 45 ans, le patron des travaillistes, a suivi le même chemin, endossant "l'entière responsabilité de la défaite".
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"Le lion écossais a rugi cette nuit"
Les autres grands perdants sont les instituts de sondages qui n'ont cessé de prédire un résultat ultra serré, voyant les deux partis traditionnels frappés de déclin dans un paysage caractérisé par le multipartisme.
Le SNP décuple presque sa représentation à la Chambre des communes. "Le lion écossais a rugi cette nuit", s'est félicité son ancien leader, Alex Salmond. Un triomphe symbolisé par l'élection de Mhairi Black, une étudiante de 20 ans qui devient la plus jeune députée de Westminster depuis 1667, aux dépens du député sortant et cadre du Labour Douglas Alexander.
Critiqué pour son manque d'engagement en début de campagne, David Cameron, à peine réélu, a réitéré sa principale promesse : l'organisation d'ici à 2017 d'un référendum sur le maintien ou non du pays dans l'Union européenne. Une perspective inquiétante pour ses partenaires européens, qui craignent un "Brexit", un acronyme désignant une sortie du club des 28.
Avec AFP