logo

Israël : Netanyahou dans une course contre la montre pour former un gouvernement

Le suspense reste entier en Israël. Benjamin Netanyahou a jusqu'à minuit pour réunir une majorité gouvernementale, laquelle s'annonce précaire et dépendante de partis religieux.

Le Premier ministre israélien se débat, mercredi 6 mai, pour former un gouvernement. Avant minuit (22 h GMT), Benjamin Netanyahou doit avoir réuni une majorité gouvernementale. Faute de quoi, le président d'Israël, Reuven Rivlin, pourrait confier à un autre que lui - probablement le leader travailliste Isaac Herzog - la charge d'essayer de former un gouvernement en 28 jours.

Les marchandages se poursuivent en début de soirée, quelques heures avant l'échéance, et ce malgré plus de quarante jours de pourparlers entre le Likoud de Benjamin Netanyahou et ses partenaires potentiels, indiquent les médias locaux. Les dernières heures ont même tourné à la guerre des nerfs entre Benjamin Netanyahou et le chef du Foyer juif, Naftali Bennett, deux hommes aux relations détestables.

D'autant plus que la réussite ou l'échec du quatrième gouvernement de Netanyahou est soumis au bon vouloir du parti nationaliste religieux Foyer juif. Ce dernier tente de faire monter les enchères en réclamant l'important ministère de la Justice, en plus des portefeuilles déjà obtenus, en échange du soutien de ses huit députés.

Netanyahou n'a d'accord pour l'instant qu'avec deux partis ultra-orthodoxes et le parti de centre droit Koulanou, représentant au total 53 sièges. Le soutien du Foyer Juif lui est donc indispensable.

"La majorité la plus étriquée possible"

Cependant, même avec le soutien des députés du Foyer juif, Benjamin Netanyahou, "général sans soldats" selon le quotidien "Maariv", se retrouverait dans une situation délicate car disposant de la majorité la plus étriquée possible (61 sièges sur 120 dans la nouvelle Knesset). Elle serait à la merci du moindre de ses députés, et les commentateurs ne donnent pas cher de sa durée.

C'est pourtant pour en finir avec une instabilité politique chronique que Benjamin Netanyahou avait provoqué ces législatives anticipées.

Et le projet du Premier ministre israélien de réunir autour du Likoud, fort de 30 mandats, cinq partis nationalistes et religieux pour constituer une majorité solide de 67 députés a volé en éclats lundi sous l'effet de la bombe lancée par Avigdor Lieberman. Le parti de son ancien ministre des Affaires Étrangères, Israel Beiteinou, et ses six députés, ne participeront pas au gouvernement Netanyahou, a-t-il annoncé.

En cas d'échec, le président désignerait un autre député pour former un gouvernement. En cas de nouvel échec, une troisième tentative serait possible. Si tous ces efforts avortaient, le chef de l'État appellerait à de nouvelles élections.

Avec AFP