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Charles Aznavour sort un nouvel album "un brin nostalgique"

À trois semaines de son 91e anniversaire, Charles Aznavour sort lundi un nouvel album, le 51e de sa carrière. Le célèbre chanteur d'origine arménienne y revisite ses souvenirs et rend hommage à Édith Piaf.

Il fête ses 91 ans dans semaines et ajoute à un nouvel album à sa longue carrière musicale. Charles Aznavour sort lundi 4 mai un 51e opus, où sa plume reste vive mais teintée d'un "brin de nostalgie", entre souvenirs d'enfance et hommage à la "môme" Piaf.

"Avec un brin de nostalgie [...] / Je me verse un fond de whisky / Et laisse courir mes pensées / Embuées de mélancolie / Pour voyager dans mon passé", chante le célèbre musicien d'origine arménienne. Avec son timbre voilé, il revisite ses souvenirs dès la première chanson de ce nouvel album baptisé "Encores", comme les "rappels" en anglais.

Des souvenirs encore, pour célébrer Piaf dans "De la môme à Édith": "Elle chantait, j'allais l'entendre/Perdu au rang des promenoirs", chante celui qui fut le parolier mais également le secrétaire et chauffeur de l'interprète de "La vie en rose".

À bientôt 91 ans - il les aura le 22 mai -, le très populaire ambassadeur de la chanson française à travers la planète signe tous les textes et les musiques de ce 51e album studio, qui succède à "Toujours" (2011) dans sa discographie pléthorique. Écartant toute idée de retraite, le chanteur explique continuer à écrire "beaucoup, et chaque jour".

"On ne doit pas dire ça quand on sort un album, mais j'ai déjà écrit le prochain...", assure dans le dossier de presse celui qui, pour la première fois, a également réalisé les arrangements : "Si je ne sais pas faire, j'apprends. Ca tient en éveil et on vit mieux, donc on vit vieux."

Aznavour l'infatiguable

En 2014 il avait chanté avec de jeunes talents comme Amel Bent ou Black M dans un disque de reprise de ses standards. Cette fois, il invite le saisissant britannique Benjamin Clementine, 26 ans, récompensé lors des dernières Victoires de la musique. La voix puissante du jeune Londonien se mêle à celle de Charles Aznavour pour une version en anglais de "Il faut savoir", un titre que Aznavour a déjà interprété en duo avec Johnny Hallyday.

Le chanteur, qui avait annulé en octobre un concert à Genève (Suisse) en raison d'une "grosse fatigue", affiche par ailleurs une belle énergie pour défendre les causes qui lui tiennent à coeur. La semaine dernière, le plus célèbre représentant de la communauté arménienne s'est ainsi joint au déplacement de François Hollande à Erevan pour les célébrations marquant le centenaire du génocide arménien.

Également sensible au sujet de la désertification rurale, thème de la chanson "Et moi je reste là" dans cet album, Aznavour a dévoilé jeudi un autre de ses projets : "recréer des villages" de France grâce à l'immigration. "On pourrait faire une sorte de melting-pot", a-t-il expliqué sur RTL, proposant même de baptiser cette opération "Le mouvement Aznavour".

Une énergie inépuisable, que Charles Aznavour va aussi continuer à déployer sur scène. Il sera ainsi à Madrid le 7 mai et à Beyrouth en août, mais son grand rendez-vous de l'année est pour septembre avec six concerts prévus à Paris (du 15 au 27 au Palais des sports). Celui qui a déjà chanté dans 94 pays est aussi annoncé cet automne à Saint-Sébastien et Amsterdam.

À l'instar d'autres grands noms de la chanson, comme Jean-Jacques Goldman ou Alain Chamfort, Aznavour a également composé l'une des musiques d'un nouveau spectacle sur la Bataille de Normandie en 1944 ("Le chant des anonymes"), attendu pour 2016.

Avec AFP