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Législatives britanniques : travaillistes et "Tories" à égalité à une semaine du scrutin

Alors que les Britanniques doivent voter jeudi prochain, les sondages n'arrivent pas à départager travaillistes et conservateurs. À une semaine du scrutin, le Premier ministre David Cameron a cependant été le meilleur lors d'un "non-débat" télévisé.

La campagne entre dans la dernière ligne droite. Le 7 mai prochain, les Britanniques sont appelés à élire un nouveau Parlement. Et à une semaine du vote, les sondages donnent les conservateurs du Premier ministre David Cameron au coude-à-coude avec les travaillistes d'Ed Miliband. Avantage toutefois au chef du gouvernement, sorti vainqueur jeudi 30 avril d'une émission télévisée.

Quatre sondages parus jeudi et vendredi ne permettent pas de dégager de tendance quant à l'issue du scrutin. Les instituts YouGov et Panelbase donnent le Labour de Miliband devant les "Tories", à 35 % contre 34 % dans le premier cas, à 34 % contre 32 % dans le second. Ipsos-Mori donne lui une plus nette avance à David Cameron, à 35 % des intentions de vote contre 30 % pour le leader de l'opposition travailliste. Enfin, une enquête Populus les donne à égalité, à 33 % des voix.

Le parti eurosceptique et anti-immigration Ukip viendrait en troisième position, suivi par les libéraux-démocrates, actuels partenaires des conservateurs au sein de la coalition au pouvoir.

David Cameron a cependant réussi à être perçu comme "vainqueur" d'un "non-débat" télévisé jeudi soir. Les dirigeants des principaux partis étaient invités par la BBC à venir répondre pendant 30 minutes aux questions des spectateurs. Un sondage ICM pour le quotidien "The Guardian" a révélé que 44 % des téléspectateurs avaient jugé la performance du chef du gouvernement comme la meilleure. Ed Milliband a été classé deuxième, avec 38 % du public convaincu, suivi du libéral-démocrate Nick Clegg (19 %).

Négociations et alliances en vue

Mais une pluie de critiques s'est abattue dès le lendemain sur le dirigeant conservateur, après un lapsus lors d'un déplacement de campagne à Leeds : il a qualifié l'élection de "moment décisif pour [sa] carrière" plutôt qu'un "moment décisif pour le pays". Cela montre "qu'il met sa carrière avant son pays", a dénoncé Jon Ashworth, un responsable du Labour. "Il est ce que tout le monde craint et déteste le plus : un politicien de carrière", a asséné l'éditorialiste John Crace dans les colonnes du "Guardian".

Au-delà de la difficulté de prévoir qui sera en tête à la clôture des bureaux de vote, aucun des deux grands partis ne devrait obtenir assez de sièges, sur les 650 que compte la Chambre des communes, pour gouverner seul, ouvrant la porte au jeu des alliances.

Deux formations sont particulièrement convoitées : les libéraux-démocrates, qui pourraient cette fois choisir de faire équipe avec les travaillistes, et les indépendantistes écossais du SNP qui, grâce à leur forte percée attendue, seront les vrais trouble-fêtes du scrutin.

Habituellement, la tâche de former une majorité incombe au parti victorieux, mais un certain chaos risque de se faire jour si les deux principaux mouvements réalisent des scores proches. "Il n'y a pas de règles strictes pour encadrer la formation d'un gouvernement en cas de Parlement sans majorité claire", rappelle Olivier Harvey, analyste de la Deutsche Bank, qui ajoute que la City s'attend elle aussi à une période post-électorale agitée. À tel point qu'un milliard de livres ont déjà été retirées en mars du marché britannique des actions.

Avec AFP et Reuters