Trois militantes Femen ont interrompu le discours de Marine Le Pen, vendredi, place de l'Opéra à Paris. Munies d'une fusée de détresse et d'un mégaphone, elles ont crié "Heil Le Pen", avant d'être évacuées par le service de sécurité frontiste.
Serait-ce devenu une habitude ? Comme l’année dernière à la même date, trois militantes Femen ont interrompu le discours de Marine Le Pen du 1er-Mai en s’exhibant sur un balcon place de l’Opéra, à Paris. Les trois jeunes femmes ont fait leur apparition peu après le début du discours de la présidente du FN, brandissant un fumigène et mimant le salut nazi.
"Les Femen ont brandi des drapeaux ressemblant fort aux drapeaux de l’Allemagne nazie, une manière de dresser un parallèle entre Marine Le Pen et Adolf Hitler", a rapporté Clovis Casalis, envoyé spécial de France 24 à Paris. "Les militants du FN ont très peu apprécié ce geste et se sont attroupés juste en bas de l’endroit où se trouvaient les Femen. Les insultes ont fusé, on a entendu ‘Les Femen, au bûcher’. La tension est montée d’un cran", poursuit-il.
Quelques minutes après leur apparition, les trois militantes étaient évacuées manu militari par des hommes du service de sécurité frontiste. Ils ont arraché les banderoles suspendues au balcon, sur lesquelles était inscrit en caractères gothiques sur fond rouge : "Heil Le Pen". Après cette évacuation musclée, l'un d'entre eux a brandi le poing en signe de victoire.
Les deux côtés portent plainte
Il est "paradoxal de se dire féministe et d'interrompre un discours en l'honneur de Jeanne d'Arc", a aussitôt déclaré la présidente du Front national depuis la tribune. "Je crois que certaines vont devoir aller se rhabiller", a ajouté Marie Le Pen, qui a plus tard annoncé qu’elle allait déposer une plainte contre les Femen, pour violences volontaires et atteinte à la liberté de manifester.
Les Femen ont de leur côté l'intention de porter plainte pour violation de domicile, violences et arrestations arbitraires contre les hommes du service d'ordre du FN qui les ont évacuées du balcon de l'hôtel. Les six activistes intervenues contre le FN ont été interpellées par la police avant d’être relâchées. Au moins trois d'entre elles seront "reconvoquées pour être entendues par les policiers", selon une source judiciaire.
Un peu plus tôt, au moins deux autres militantes Femen avaient déjà perturbé le défilé du 1er-Mai du Front national en se montrant seins nus au moment où Marine Le Pen déposait une gerbe devant la statue équestre de Jeanne d'Arc. Là aussi, elles avaient été violemment évacuées par le service d'ordre frontiste.
Le mouvement Femen, né en Ukraine à la fin des années 2000, fait passer ses messages féministes en général au moyen de jeunes femmes qui perturbent des manifestations publiques et exhibent leurs seins nus.
Avec AFP