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Le puissant séisme survenu au Népal a fait au moins 6 200 morts et près de 14 000 blessés. Cinq jours après la secousse, deux survivants ont été sortis des gravats à Katmandou. Des découvertes qui offrent de rares éclaircies.

Le Népal n’en finit pas de compter ses morts. Le puissant séisme du 25 avril a tué au moins 6204 personnes et blessé 13 932 autres, selon le dernier bilan officiel communiqué vendredi 1er mai par les autorités du pays himalayen. Selon l'ONU, huit des 28 millions de Népalais, dont 1,7 million d'enfants, ont été affectés par ce tremblement de terre de magnitude 7,8, le plus meurtrier dans le pays depuis plus de 80 ans.

La découverte de rares survivants encore ensevelis sous les décombres offre de rares éclaircies dans un horizon très sombre pour le Népal. Jeudi, deux survivants, un adolescent de 15 ans et une jeune femme, ont été sortis des gravats, sous lesquels ils étaient ensevelis depuis le 25 avril dans la capitale Katmandou, où la vie reprend peu à peu. 

"Dans le centre de Katmandou, les rues commencent à être déblayées, les magasins sont ouverts. Il y a un retour progressif de l’électricité et les hôpitaux sont désengorgés. La vie reprend peu à peu son cours même si la circulation reste calme dans cette ville habituellement grouillante", raconte Alexandra Renard, envoyée spéciale de France 24 à Katmandou.

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Séisme au Népal : des milliers de morts et une poignée de miraculés

Les petits miracles

Le sauvetage de Pemba Tamang, qui a raconté avoir survécu en buvant du beurre clarifié (le "ghee"), a été salué comme un miracle et accueilli par des applaudissements de la foule rassemblée autour des gravats qui le retenaient prisonnier.

Pemba Tamang a raconté à l’AFP qu'il était en train de déjeuner près de la réception de la guesthouse qui l'emploie quand le sol s'est mis à trembler. "J'ai essayé de courir mais quelque chose est tombé sur ma tête et j'ai perdu connaissance ", a-t-il dit. "Quand je suis revenu à moi, j'étais coincé dans les décombres et il faisait complètement noir. J'ai entendu d'autres voix crier à l'aide autour de moi mais je me suis senti impuissant", ajoute-t-il.

Quelques heures plus tard, une femme d'une trentaine d'années a été retrouvée indemne sous les gravats d'un petit hôtel grâce à un système d'écoute de secouristes français. "On a entendu un simple souffle qui nous a indiqué qu'il y avait sûrement quelqu'un dessous. Elle va bien et je pense qu'elle va s'en sortir sans problème", a commenté son secouriste, Thierry Velu.

Un autre homme, Rishi Khanal, avait été retiré vivant mardi soir des gravats par des sauveteurs français après avoir été coincé 82 heures. Le jeune homme de 28 ans va devoir être amputé d'une jambe.

L’aide peine à arriver dans les zones reculées

En dehors de Katmandou, les secours peinent toujours à arriver. À 10 kilomètres seulement de la capitale, les secours n'ont toujours pas prêté main forte aux villageois : " Près de 75 % de ce village a été détruit et aucun sauveteur n’est parvenu jusqu’ici. La population s’aide par elle-même et n’a que ses mains pour déblayer. La situation est urgente car bientôt arrivera la saison des pluies", témoigne Alexandra Renard.

Dans son dernier rapport, l'ONU souligne que les opérations de recherche et de secours (SAR) sont encore très limitées en dehors de Katmandou. Les coordinateurs de l'aide ont prévenu que certains villages très touchés ne pouvaient être rejoints qu'après cinq jours de marche.

"Certaines villes et des villages dans les districts les plus durement touchés près de l'épicentre ont connu une dévastation presque totale", a indiqué la Croix-Rouge jeudi. Selon leurs experts sur place, "90 % des habitations" de Chautara, au nord-est de Katmandou, y ont été détruites".

Les Nations unies ont lancé un appel de fonds de 415 millions de dollars pour les millions de rescapés qui manquent cruellement de vivres, de médicaments et d'eau potable dans la capitale Katmandou et les régions rurales.

Avec AFP