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Au Brésil, l'ex-président Jair Bolsonaro fait appel de sa condamnation à 27 ans de prison
Jair Bolsonaro, l'ancien président du Brésil condamné en septembre à 27 ans de prison pour tentative de coup d'État après l'élection de 2022, a fait appel lundi afin de corriger "les ambiguïtés, omissions, contradictions et obscurités" dans la décision de la Cour suprême. En attendant, il reste assigné à résidence.
Jair Bolsonaro le 29 septembre 2025 à Brasilia. © Eraldo Peres, AP

La défense de Jair Bolsonaro a présenté lundi 27 octobre un recours en appel contre la condamnation de l'ex-président brésilien à 27 ans de prison pour tentative de coup d'État pour se maintenir au pouvoir malgré sa défaite électorale en 2022.

Le leader d'extrême droite, âgé de 70 ans, a été condamné le 11 septembre à l'issue d'un procès historique devant la Cour suprême du Brésil. Les magistrats l'ont reconnu coupable d'avoir été le chef d'une "organisation criminelle" ayant conspiré pour assurer son "maintien autoritaire au pouvoir" quel que soit le résultat de l'élection d'octobre de 2022. Il a fini par être battu au second tour de ce scrutin face au président actuel de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva.

Après la condamnation, les avocats de l'ancien président avaient annoncé qu'ils feraient appel "y compris au niveau international".

Selon le document présenté par la défense de l'ex-président auquel l'AFP a eu accès, Jair Bolsonaro souhaite corriger "les ambiguïtés, omissions, contradictions et obscurités" dans la décision de la Cour suprême.

Pas de prison avant épuisement des recours

Les juges de la Cour suprême n'ont pas de délai précis pour statuer sur cet appel, mais Jair Bolsonaro ne pourra être incarcéré qu'après l'épuisement de tous les recours possibles.

Bien qu'il soit rare que la Cour suprême accepte de modifier l'une de ses décisions sur le fond après un appel, "il est déjà arrivé que dans ce tribunal il y ait des modifications, notamment sur le calcul de la peine", a expliqué à l'AFP Thiago Bottino, professeur de droit à la Fondation Getulio Vargas.

L'ex-président (2019-2022) est pour l'heure assigné à résidence depuis le mois d'août. Le juge Alexandre de Moraes, en charge du procès, a pris cette mesure drastique en argumentant que Jair Bolsonaro n'avait pas respecté une décision de justice qui lui interdit de s'exprimer sur les réseaux sociaux.

Cancer de la peau

Jair Bolsonaro a été diagnostiqué mi-septembre atteint d'un cancer de la peau, et souffre également des séquelles d'un coup de couteau reçu à l'abdomen en 2018. En raison de ses problèmes de santé, il pourrait demander à purger sa peine à domicile, comme un autre ex-président, Fernando Collor de Mello (1989-1992).

Le camp bolsonariste pousse pour l'approbation au Parlement d'un projet de loi d'amnistie qui bénéficierait à l'ancien président et à des centaines de ses partisans ayant participé aux attaques contre les lieux de pouvoirs de Brasilia le 8 janvier 2023. Mais cette initiative a perdu de son élan après des manifestations massives à travers le Brésil.

Le procès Bolsonaro est à l'origine d'une crise diplomatique et commerciale sans précédent avec les États-Unis, qui a commencé à s'apaiser ces dernières semaines. Le président américain Donald Trump a infligé une surtaxe douanière punitive de 50 % sur certains produits brésiliens en invoquant une supposée "chasse aux sorcières" contre son allié d'extrême droite.  Mais les présidents des deux pays se sont rencontrés dimanche en Malaisie, et Lula s'est dit "convaincu" que les deux pays trouveront une "solution définitive" à leurs différends. "Nous devrions arriver à trouver de bons accords pour nos deux pays", a déclaré pour sa part Donald Trump.

Avec AFP