
La société danoise Maersk Line a exhorté l'Iran, jeudi, à relâcher les 24 membres d'équipage du cargo arraisonné mardi par l'armée d'élite du régime de Téhéran, dans le cadre d'un litige privé remontant à 2005.
Le numéro un mondial du transport maritime de conteneurs Maersk a exhorté l'Iran, jeudi 30 avril, à relâcher l'équipage d'un navire saisi par les Gardiens de la révolution, dans le cadre d'un litige privé vieux de dix ans.
"Nous insistons pour demander que l'équipage et le navire soient relâchés dès que possible. L'équipage n'est pas salarié de Maersk Line, et le navire n'appartient pas à Maersk Line non plus", a affirmé la société danoise dans un communiqué. "Le Maersk Tigris et son équipage ne sont par conséquent concernés d'aucune manière par l'affaire, qui est semble-t-il la raison de sa saisie", a-t-elle ajouté.
Le Maersk Tigris, qui bat pavillon des îles Marshall, avec à son bord 24 membres d'équipage venant de Bulgarie, de Birmanie, de Roumanie et de Grande-Bretagne selon la télévision d’État iranienne, a été intercepté mardi par l'armée d'élite du régime de Téhéran dans le détroit d'Ormuz, région sensible et fortement militarisée.
"Il n'y a eu absolument aucune intention ni considération politique ou sécuritaire derrière cet incident", a affirmé l'ambassade iranienne sur son site internet. "La saisie du navire a simplement été l'application de l'arrêt d'une cour d'appel tranchant dans un litige entre deux parties privées".
Son arraisonnement est le résultat d'une ancienne plainte en dommages et intérêts déposée par une société iranienne, Pars Talayieh Oil Product, portant sur 10 conteneurs lui appartenant ayant été débarqués à Dubaï en janvier 2005, a indiqué mercredi l'Organisation des ports et des affaires maritimes.
Un litige financier d’un montant de 3,6 millions de dollars
"Les conteneurs n'avaient jamais été récupérés par le destinataire ni personne d'autre. Après 90 jours et conformément à la loi en vigueur aux Émirats arabes unis, la cargaison avait été détruite", a justifié Maersk, qui aurait perdu un appel le forçant à payer 3,6 millions de dollars de dommages et intérêts.
"Cette action a été menée dans le cadre des règles et lois de la République islamique et conformément aux règles internationales", a déclaré pour sa part Marzieh Afkham, la porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, selon un communiqué reçu par l'AFP. "Nous espérons qu'après le règlement du contentieux financier, le navire pourra reprendre sa route", a-t-elle ajouté.
Mais Maersk insiste sur le fait que le navire saisi n'a rien à voir avec l’affaire : exploité par Rickmers Shipmanagement, il effectuait seulement une liaison commercialisée par Maersk Line.
Par ailleurs, la marine américaine a commencé à "accompagner" les navires de commerce battant pavillon américain dans le détroit d'Ormuz, ont indiqué jeudi des responsables de la Défense américains. "Les bateaux de la Marine seront dans la même zone" que les navires commerciaux concernés et "en communication" avec eux, mais il ne s'agit pas d'une escorte à proprement parler, a indiqué ce responsable.
Avec AFP